Une journée déco

Je venais de replacer le dernier meuble du salon avec l'aide de Aurélie et Matias. Ils n'étaient pas très forts, mais tout de même, cela me permettait de forcer moins. Enceinte de six mois, le docteur m'aurait étrippé s'il m'avait vu faire tout ce que j'ai fait aujourd'hui.

Dès que Yuuri fut parti pour ses cours ce matin, j'ai réalisé que le salon était laid. Mais vraiment TRÈS laid. Je fis déjeuner les enfants rapidement, les habilla et hop, direction quincaillerie pour acheter de la peinture et deux-trois bricoles décoration! Adieu salon bleu ciel!

Une fois de retour à la maison, nous avons bougé les meubles vers le centre de la pièce. Je me suis retenue de jurer plusieurs fois en tentant de bouger le meuble de télévision. Je comprenais maintenant pourquoi ils étaient trois à être venu nous le livrer! Les enfants se sont ensuite emparés de pinceaux et on commencé le découpage du bas des murs. Mes enfants sont doués! Ils ont fait cela comme des pros! Et moi, ben j'étais dans l'échelle pour le découpage du haut des murs. Vous essayerez vous de grimpez dans une échelle avec un ventre de six mois! Pas évident. Et elle bougeait beaucoup la putain d'échelle!

Enfin bref, peinture une bonne partie de la journée, un repas rapide vers midi. Ensuite, accroché de jolis cadres trouvés dans une vente de garage en revenant de la quincaillerie le matin, remplacer les vieux rideaux laids par de nouveaux beaucoup plus jolis, replacer les meubles à leurs places. Un peu éreintant comme journée, mais très satisfaisant. Le salon a l'air d'un décor de magasine. Le petit jaune moutarde séché est très jolie avec nos meubles noirs. C'est beaucoup plus accueillant qu'avec nos murs bleus ciel d'avant! Et satisfaction de plus, les enfants ne chigneraient pas pour aller dormir ce soir!

Je dis à Aurélie d'aller fermer les nouveaux rideaux, pour ne pas que Yuuri regarde par la fenêtre. Je voulais lui faire la surprise. Il serait content!

J'alla ensuite préparer le repas.

J'étais en train de rentrer à la maison, j'étais épuisé! Qui aurait cru que faire à manger pouvait autant fatiguer!? Mais pourtant, j'adorais ça! Qui l'aurait cru? Je ne me serais au grand jamais vu dans une cuisine et en faire mon métier. Au moin, contrairement à l'autre job que j'avais, c'était plus stimulant. Et au moin j'avais ce qu'on pouvait dire une base... si c'est le mot bien approprié. En fait j'avais une nette avance sur les autres pour ce qui était des couteaux... mais bon! Pas étonnant quoique j'essaie d'être assez subtil pour ne pas trop me faire remarquer.

Je garra ma voiture dans l'allée réservée et j'en sortis. Je vins ensuite pour regarder dans la maison mais les rideaux étaient fermés. Étrange, habituellement Clairv... Hortense accourai pour venir me voir. J'esperais qu'il ne lui était rien arriver...

J'ouvris la porte d'entrée:

-C'est moi!

J'enleva mes chaussure et quand je me releva je fus frappé de plein fouet par la décoration du salon. Mais qu'est-ce-qu'il lui était arriver? Et... et ... jaune? Pourquoi jaune?

Les enfants sortirent de la cuisine en courant et sautèrent sur Yuuri. Je me dirigea également vers la porte, plus lentement qu'eux évidemment, et lui donna un baiser sur la joue. Je vis alors qu'il regardait le salon.

-C'est joli hein?!, dis-je un grand sourire aux lèvres!

Les enfants se mirent à sauter sur place et à parler en même temps pour expliquer leurs rôles à chacun dans l'histoire. Comment ils avaient bougés les meubles, peinturer, tenu l'échelle pour maman. J'adore mes enfants, ils sont vraiment adorables.

Je les poussa un peu et les força à aller jouer dans leurs chambres avant le souper. Je ne me fis évidemment pas prier. Je me retourna ensuite vers Yuuri, le tirant par le bras pour qu'il entre plus dans le salon.

-Alors? Qu'est-ce que t'en dit? Bon, d'accord, je sais ce que tu vas dire. Le salon n'est plus en harmonie avec les autres pièces du rez-de-chaussée, mais ça s'arrange, tu vas voir!

Je gardais mon sourire, incapable de le quitter. J'alla ouvrir les rideaux pour laisser le soleil entrer. C'était encore plus joli avec du soleil!

Mon regard resta obstinément fixé sur le salon, mais qu'est-ce-qu'il lui avait prit? Elle ne se rendait évidemment pas compte de
de notre situation actuelle. Je passa ma main sur mon visage et je la regarda, tentant d'avoir l'air le plus convaincant possible. Le docteur avait dit qu'elle ne devait pas avoir d'émotions trop violentes.

-C'est... bien oui! Bonne initiative...

J'eu un rictus lorsqu'elle ouvrit les rideaux, le jaune semblait encore plus aveuglant avec le soleil.

-Hem et si on allait manger hein? Je meurs de fin! C'est une vrai torture d'avoir à faire toute cette nourriture sans pouvoir la mangée!

Je restais figé sur place, incapable de faire le moindre mouvement, elle allait bien voir que je mentais! C'était trop évident!

Je tourna les yeux vers lui. Ce n'était pas son genre d'être aussi... Je ne sais pas, il y avait quelque chose d'étrange dans sa voix peut-être.

-Tu n'aimes pas ça?

Cela sortit sur un ton plat, sans émotion. Mon sourire avait disparut subitement. J'avais un noeud dans le fond de la gorge et une envie subite de pleurer me prit. J'étais vraiment trop émotive lorsque j'étais enceinte, cela m'énervait... Mais... Il n'aimait pas ça?! Je baissa la tête.

-Ah... On y a mit tellement d'efforts...

Je passa à côté de lui sans le regarder, retenant vraiment mon envie de pleurer. Pourquoi il ne trouvait pas ça joli? Il devait aimer ça le jaune, non? Mes cheveux étaient presque jaunes et il m'aimait!

-Tu as raison, on devrait aller manger avant que ça ne soit plus bon... Quoique... J'ai probablement fait quelque chose de ragoûtant à manger aussi... Pour complèter la journée en beauté!, lançais-je sur un ton cinglant.

J'entra dans la cuisine et me dirigea vers le chaudron. Les pâtes avaient collées... Génial! Je resta de dos à la porte de la cuisine et essuya rapidement mes yeux avant de pleurer. C'est pas grave... C'est qu'un salon!

-Pourquoi tu n'aimes pas ça? C'est les rideaux?

Je soupira en la voyant partir vers la cuisine. Quel idiot! Elle allait encore pleurer pour une futilité! Je n'avais jamais dis que je n'aimais pas le salon, en fait je n'aimais pas réellement le salon mais je n'osais même pas le penser de peur qu'elle le sache. Apparament, même mes pensées les plus profondes, elle pouvait les devinés, à moin que ce ne soit mon rictus...

-Clai... Hortense!

J'entra dans la cuisine et je la vis, dos à moi devant sa casserole.

-Je n'ai jamais dis ça tu sais... je l'aime bien ce salon... il est seulement...

...trop coloré!

-...pas au bon moment.

Par chance mes pensées et mes paroles ne faisaient pas qu'une.

-Tu sais, le déménagement c'est pour bientôt. Tu va accoucher d'ici quelques mois et il faut partir d'ici bien avant.

Je m'avanca lentement, tel un chasseur s'approchant de sa proie.

-Et nos revenus sont très bas depuis que tu est en congé de maternité et que je suis aux études tu sais?

Je m'arrêta à seulement quelques pas d'elle, n'osant pas m'approcher encore plus que je ne l'étais.

-Et tu a pensé à ton état? Et si tu serais tombée de l'échelle hm?

J'employais un ton doux et gentil.

Je pris le chaudron et le déposa dans l'évier. Ça ne servait à rien, elles étaient trop collées. Nous allions manger autre chose. Des sandwichs tiens, je ne peux pas rater des sandwichs!

Je resta dos à Yuuri, l'écoutant parler. Je le trouvais bien le moment pour décorer moi! J'en avais assez de rester à la maison à ne rien faire, à devoir séparer les enfants qui se bagarraient et à rester assise. Ils avaient de bons arguments... Enfin, ils n'étaient pas si bons que cela, mais ils étaient passables.

-La maison va se vendre plus chère si elle est mieux décoré et la peinture n'a presque rien coûter! Et on a rien commencé à empaqueté pour le déménagement, donc ce n'est pas une couleur en plus qui fera un grand changement!

Je réfutais tant bien que mal ses arguments. Je m'en foutais de ses raisons. Il n'aimait pas notre salon! Il n'aimait pas le travail que j'avais fait pour lui, pour le rendre heureux! Je me tourna vers lui et le dévisagea.

-Je suis enceinte, pas handicapée! Et je ne suis pas tombée de mon échelle! Les enfants la tenait parfois!

Je voyais bien qu'il tentait de m'amadouer. Il essayait toujours de faire cela. Mais cela ne fonctionnerait pas cette fois!

-Pourquoi tu n'aimes pas le salon?

J'insistais, j'insistais, je le savais. Mais je ne serais pas tranquille tant qu'il ne me dirait pas tout! J'ignorais quand il m'aurait tout dit, mais lorsque j'en aurais assez entendu, il pourrait se taire. Mais je n'allais pas me faire réprimer pour rien! Moi, je ne l'aimais pas mon salon. Maintenant je l'aimais! Alors Yuuri devait l'aimer aussi! Il m'avait déjà dit qu'il n'aimait pas le bleu sur les murs.

Je m'approcha toujours aussi lentement. Je devais rester sur mes gardes, qui sais ce qu'elle pouvait me faire même enceinte de six mois. Je mis mes mains sur ses épaule et je souris gentillement, rien d'hypocrite. Moi tout ce que je voulais pour le moment c'était en finir avec cette histoire grostesque.

-Laisse tomber, on s'en fiche de ce que je pense! Si tu l'aime c'est parfait daccord? Et puis, tu aura bientôt un autre salon à décorer et cette fois je suis sûr qu'il me plaira!

Je déposa un petit baiser sur ses lèvres pour finir de la convaincre.

Je le laissa s'approcher et fut tenter de lui sourire également lorsqu'il me sourit. Il savait que je ne pouvais pas résister à son sourire... Il le savait oui, et il voulait me convaincre. Je le laissa m'embrasser et resta silencieuse un moment, repassant ses dernières paroles dans ma tête.

-Alors.... Le salon ne te plaît vraiment pas?, demandais-je d'une petite voix, ne voulant pas lâcher le morceau. Moi, je trouve ça quand même un peu important de savoir ce que tu penses.

J'ôta ses mains de sur mes épaules et me dirigea vers l'armoire pour aller chercher du pain. Les enfants avaient faim!

-Vu que tu ne m'aimes plus, tu vas dormir sur le sofa!

Hmmm... Est-ce que j'étais un peu trop excessive là? Ah et puis tant pis!

Je m'appuya sur le comptoir, découragé. Cette fois c'était vrai, elle devenait une vraie femme! Compliquée, bornée et stupide! Un enfer réel... Et elle se fait des idées en plus! Je me redressa et je me retourna vers elle.

-Mais bon sang! Où elle est passée la fille que j'ai connu hein?

Je passa ma main sur mon visage, cette phrase j'allais la regrettée. Mais bon, tant qu'à être dans la merde...

-Qu'est-ce-qu'il s'est passé avec toi? Tu est devenue une espèce de... de... de ménagère! Voilà! À croire que tu deviens comme toutes ces femmes qui ne font qu'accuser leur mari à tord et à travers! Tu vois! Si je t'aurais dis que j'aimais le salon tu m'aurais traité de menteur et on en serais au même endroit en se moement!

Je me mordis la lèvre lorsqu'il me réprimanda. Je détestais qu'il s'attaque à moi de cette façon. Comme si j'étais la seule à avoir changé. Il me donnait envie de pleurer, mais je n'allais pas lui donner cette satisfaction.

-Tu t'attendais à quoi? Je suis enceinte d'un troisième enfant Yuuri. Je ne suis plus une tueuse frivole! C'est toi qui a voulu ça! Maintenant, tu me reproches les efforts que je fais pour être ce que tu veux que je sois?!

Je sortis le pain de l'armoire et la referma brusquement. J'avais envie de frapper en ce moment, mais ce ne devait pas être raisonnable en mon état... Je me retourna vivement vers lui et croisa les bras.

-Tu aurais préféré quoi? Que je continue à coucher avec tout le monde, à ne me soucier que de moi et me foutre de tout les autres? C'est ça?

Je m'approcha rapidement de lui et le frappa au niveau de la poitrine. Ça faisait du bien, c'est fou!

-J'ai pas changé Yuuri... C'est toi qui a décidé de me voir autrement. Tu essais de renier ta vie d'en ce moment!

Je n'en croyais pas mes oreilles! Elle osait me reprocher tout ça? Pourquoi étais-ce automatiquement moi qu'elle blâmait? Pourquoi elle ne pouvait pas avouer qu'elle avait sa part d'erreur dans cette histoire? Mais non voyons! Ça serait trop demander à Madame!

-Quoi? Ma faute? Moi je ne t'ai demander que de t'assagir pas de devenir une espèce de... folle! Et après tu dis que moi j'ai changé? Dit plutôt que j'ai toujours fais ce que tu me disais de faire oui!

J'en avais assez de passer pour le méchant dans l'histoire, au départ c'est elle qui fait pourtant tout pour gâcher notre histoire. C'est qui, il y a moin de six mois était en train de coucher avec un autre homme! Et ce n'était pas la première fois en plus!

Je me retenis de ne pas laisser ma mains partir lorsqu'elle vint me frapper. Même si j'aurais (extrêmement) voulu la frappée à ce moment je n'aurais pas pu, elle était tout de même enceinte. Et si j'avais une chance que cet enfant-là ne soit pas aussi démoniaque que les deux autres je la prendrais!

Mon regard s'assombrit en entendant ces paroles. Je ne lui avais jamais ordonné de faire quoi que se soit, je lui avais toujours donné le choix. S'il prenait le choix que je préférais, c'était ma faute peut-être?

-Je t'ai toujours donné le choix! Tu n'avais qu'à ne pas revenir dans ma vie si tu croyais retrouver la même femme qu'auparavent.

Je regrettais un peu mes paroles. Ce n'est pas exactement ce que je voulais dire, mais je n'étais pas le genre à retirer mes paroles.

Je vis alors qu'il sembla retenir un mouvement. Visiblement, il se retenait pour ne pas me frapper. Je me mordis la lèvre. Les choses se détérioraient trop rapidement entre nous en ce moment.

-Allez, vas-y! Frappe-moi! Si ça peux te faire plaisir et te remettre les idées au clair, alors fais-le!

Je le dévisagea longuement, attendant ses réactions ou sa réponse.

Je serrais les poings très fort en me retenant de ne pas me laisser aller. Qu'est-ce-qu'elle pouvait m'énerver! Ce n'est pas moi qui ne voulait pas d'elle au contraire! C'est elle qui s'enfuyait à chaques fois non? Je m'avanca d'un air menacant et avant même que j'ai pu faire quoique ce soit je me retrouva en train de l'embrasser sauvagement. Je ne m'arrêta pas au contraire. Dommage qu'elle aie un ballon à la place du ventre...

-Tu est... la pire des femmes que je n'ai jamais rencontré...

Je n'arrêta pas mon baiser, je n'avais aucune idée de pourquoi mais je n'en étais pas capable. Elle avait le don de me mettre hors de moi mais aussi celui de m'attirer comme aucune autre.

Je me raidis en le voyant s'avancer. J'espérais vraiment que les enfants resteraient à l'étage et qu'ils ne le verrait pas me frapper. Je resta très surprise lorsqu'il m'embrassa. C'était la seule chose à laquelle j'étais incapable de résister, sa bouche.

-Tu est... la pire des femmes que je n'ai jamais rencontré...

Je gémis un peu. Ce n'était pas vrai! Je n'étais pas la pire! J'étais loin d'être la pire.

-Parce que tu te crois parfait peut-être, dis-je entre deux baisers.

J'enroula mes mains autour de son cou et l'approcha plus de moi, approfondissant le baiser. On ne résoudait rien en agissant ainsi. Nous devions parler... et calmement. C'était impossible, mais... Ah et puis merde! J'allais profiter du moment présent.

J'arrêta brusquement le baiser, reculant contre l'armoire en halètant.

-Pourquoi est-ce que... tu détournes la situation? Tu m'embrasses et je devrais juste faire comme si rien n'était? Tu réalises que tu ne m'as pas dit que tu m'aimais depuis que je suis tombée enceinte... Et ça doit faire encore plus longtemps que je ne t'ai pas entendu le dire aux enfants!

J'eu un rire satisfait en descendant mes baiser dans son cou, mais mains parcourait ses côtes puis sa poitrine qui avait, à ma grande satisfaction, grossit ces temps derniers.

-Pourtant c'est toi qui n'arrêtait pas de le dire...

J'entendis un petit bruits sur ma gauche et je me retourna brusquement pour voir les enfants nous regarder.

-J'ai faim

Je regarda Aurélie, Matias était derrière elle et trainait son fidèle doudou comme toujours.

Je vins pour répliquer quelque chose lorsque j'entendis Aurélie dire qu'elle avait faim. Je soupira, ce n'était pas maintenant que nous allions parler ou régler des choses.

-Fais le souper, je n'en ai plus envie!, dis-je en me dirigeant vers les enfants.

Je souleva péniblement Matias et le pris dans mes bras. Je baissa ensuite les yeux vers Aurélie.

-Allez, va harceler papa pour lui dire ce que tu veux manger!

Je souris et sortit de la cuisine.

-Je m'en vais profiter de mon magnifique salon!, dis-je sur un ton enjoué.

J'alla m'asseoir sur le sofa, Matias toujours contre moi. Je le regarda un moment, c'est fou comme il ressemblait à Yuuri.

Aurélie, pendant ce temps, se mit à tourner autour de son père.

-J'ai faim! J'ai faim! J'ai faim! J'ai faim!

Je regarda Cl... Hortense partir avec Matias, je laissa échapper un soupir. Ce bébé devait sortir et plus rapidement que ça! J'avais l'impression d'avoir des araignées dans les pantalons moi...

-J'ai faim! J'ai faim! J'ai faim! J'ai faim!

Je roula les yeux et je l'assis sur le comptoir près de moi.

-Alors qu'est-ce-que tu veux manger prinţesă?

Je nettoya un peu le bordel qu'il y avait sur le comptoir et la cuisinière en attendant sa réponse.

Aurélie sourit à pleines dents et prit un air faussement penseur.

-Je veux manger du couscous aux crevettes!, s'exclama-t-elle.

C'était toujours ce qu'elle voulait manger, jour après jour, après jour. Il était presque impossible de lui faire manger autre chose si elle ne le voulait pas. Elle fit alors une petite moue adorable, presque avec les yeux pleins d'eau.

-Tu veux hein?

Du salon, j'écoutais Aurélie jouer les martyres avec son père. À croire que je la maltraitais vraiment durant la journée. Lorsque je fis que Matias commençait à être excité aussi, je l'envoya dans la cuisine rejoindre Yuuri et sa soeur.

Il s'avança et se mit à bouder en voyant Aurélie sur le comptoir.

-MOI AUSSI!, cria-t-il en levant les bras vers son père.

Quant à moi, je profitais de ces moments de calme. Je me couchais complètement sur le sofa et ferma les yeux. Je m'imaginais quelques trucs que je pourrais faire avec Yuuri lorsque les enfants seraient couchées... Pour le punir de ne pas aimer mon salon! Je ne comprenais pas pourquoi lui et moi c'était devenu mort sexuellement après l'annonce de ma grossesse. Il ne m'aimait peut-être vraiment plus...

-Je veux manger du couscous aux crevettes!

Je la regarda.

-Tu ne pourrais pas demander des hot-dogs et de la pizza comme les n'importe quel enfant?, dis-je en riant.

Je vis Matias arriver, déjà qu'avec Aurélie j'aurais eu de la difficulté à cuisiner l'esprit tranquille... Je roula les yeux et je l'assis sur le comptoir à côter de sa soeur.

-C'est partit pour un couscous au crevette, ça te va Matias?

Matias se mit à rire lorsqu'il s'assit sur le comptoir à côté de sa soeur. Aurélie le poussa un peu pour tenter de le faire tomber en bas du comptoir, mais Matias tenta de se défendre en la mordant. Aurélie lui tira la langue et fit mine de bouder.

-Moi j'aime pas les crevettes! Je veux des hot-dogs!, lança le petit garçon en se mettant à bouder également.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

J'étais en train de m'endormir sur le sofa, lorsque je décida de me relever. J'avais faim, je ne devais pas m'endormir. Je retourna dans la cuisine et fronça les yeux en voyant les enfants sur le comptoir. Et s'ils tombaient, hein? Je ne dis rien à ce propos et m'approcha de la table.

-Tu as besoin d'aide pour le repas?

Si je l'aidais, plus vite je pourrais manger. Et je n'aimais pas être loin de lui. Le salon était déjà trop loin, même si j'étais un peu fâchée contre lui. Je n'arrivais pas à être rancunière avec lui.