Matin brutal

Je venais de me lever, j'étais toujours plus matinal que Clairval, je l'avais toujours été, je dormais peu mais j'avais un sommeil très réparateur. Je me couchais maintenant plus tard mais ce n'était pas un problème pour moi, même si notre enfant me tenait éveillé souvent à des heures assez tardives. Disons que l'enfant de Clairval n'était pas un cadeaux, et même si je ne l'avais pas dit à Clairval, j'étais loin d'être sage étant enfant. Je posais finalement les pieds par terre et je lachais un juron en sentant de l'eau ... Enfin j'étais bien conscient que ce n'était pas de l'eau, ce maudit chien avait prit l'habitude de pisser de mon coté de lit en plus ... Directement où je posais mes pieds lorsque je me réveillais, j,en venais à croire qu'il ne m'aimait pas beaucoup cet animal ...

Je grognais un peu et je m'habillais, j'attrapais un truc à manger et ensuite je me préparais pour aller travailler. Je voyais rarement Hortense ses derniers temps, je travaillais de jour et elle tenait absolument à travailler. Je détestais le fait qu'elle bosse dans un bar, j'étais bien venu à plusieurs reprises, mais je détestais encore plus la voir travailler dans ce genre d'endroit, et lorsque Hortense Clairval voulait quelque chose, impossible de la faire déroger.

J'attrappais mes souliers et resta complètement immobile, en constatant qu'ils étaient troués. J'étais furieux, je finirais par tuer ce maudit chien! Je montais rapidement à l'étage pour ne pas être en retard, cherchant dans l'armoire une autre paire de chaussure. Je fouillais longuement, mettant sans dessus dessous la panderie, lorsque je tombais sur quelque chose ... Une arme qui n'était pas la mienne. Je ne savais pas que Clairval avait gardé son arme, j'avais évidement gardé la mienne également alors je ne m'en formalisais pas, mais lorsque je remis l'arme dans son étui je tombais sur quelque chose qui attira immédiatement mon regard, Je fronçais les sourcils en constatant que c'était un condom ... Nous n'avions jamais mis, puisque de toute façon, nous avions couché ensemble un bon nombre de fois sans se protéger ...

Je continuais à fouiller, sentant la rage m'envahir peu à peu. Plusieurs idées me traversais l'esprit en ce moment, et rien n'était très bon. Il finit par trouver un couteau, un silencieux et un carnet qu'il ouvrit immédiatement, se choquant de plus en plus en lisant des noms, des personnes qu'elle avait probablement tué ... et/ou coucher avec, il n'en savait rien. j'attrapais le carnet et les condom et je vins près du lit. J'étais tellement furieux que je ne savais même pas comment la réveiller.

Je finis par attrapper Clairval, la prenant dans mes bras je la laissait brutallement tomber par terre, un réveil probablement douloureux et assez frustrant, je laissais ensuite tomber mes trouvailles sur le ventre de la jeune femme et je dis d'un air furieux:

-Tu m'expliques ou je continue? Dis-je d'une voix froide et en colère.

Je la fixait, je n'avais qu'une seule envie, m'en prendre à elle et lui faire du mal, mais je devais me retenir ... me retenir et en ce moment, ce n'était pas évident.

Je dormais bien, extrêmement bien. C'était surprenant, surtout depuis certain temps. Pendant quelques semaines, Cassandra avait fait presque toutes ses nuits, mais depuis quelques temps, elle était impossible à endormir avant très tard. Et souvent, elle était debout, sautant dans son berceau, bien avant que même Carl soit réveillé. Avec grand étonnement, elle s'était endormie tôt hier soir. Sûrement le fait d'avoir joué avec elle toute la journée. J'aimerais bien faire ça de mes journées. Que jouer avec elle.

Mais bon, comme je disais, je dormais très bien et je rêvais à des choses merveilleuses, lorsque je sentis mon corps se tendre en entier. Je réalisa rapidement que j'étais sur le sol, pire encore, que Carl m'y avait jeté délibérement. Je grimaça sous la douleur, ne saisissant pas ce qu'il me disait et ne comprenant pas ce qu'il venait de jeter sur moi. Je baissa les yeux et attrapa les articles d'une main maladroite, encore trop peu éveillé pour être complètement en forme.

Je ne sus pas comment réagir. Je comprenais bien ce que cela impliquait. Carl avait trouvé ce que je ne voulais pas qu'il trouve. Il devait bien se douter de ce que cela impliquait. J'étais retournée dans le métier. Je m'ennuyais toute seule. Il y avait Cassandra évidemment, mais lorsque je n'étais pas avec elle, j'avais l'impression d'être un poid et je détestais cela. Je détestais aussi de me faire vivre par Carl. Alors, je m'étais trouvée un boulot dans un bar, rien de bien terrible. Mais évidemment, c'est en fréquentant les bars que les tentations sont les plus nombreuses. Rapidement, je pus me trouver des contrats assez payant sur des têtes à liquider et j'avais recommencé à tuer.

-Pourquoi j'expliquerais quoi que se soit, c'est assez évident non?, dis-je d'un voix très calme, pas du tout agressive.

Cela contrasta donc assez avec la jambette que je réussis à faire à Carl pour le faire tomber lourdement sur le sol. Je grimpa sur lui et lui saisit le cou.

-T'avais pas à fouiller dans mes affaires, dis-je les dents serrées.

Je tombais lourdement par terre, rien de bien agréable avec ma grosseur c'était douloureux, et elle m'embarqua dessus, alors que je venais de perdre le souffle elle m'empechais de respirer en m'agrippant le cou. Je laissais echapper un grognement de colère et je la repoussais fortement, l'envoyant contre le mur, je me relevais rapidement et je dis en la fixant avec rage:

-Tu n'as pas à t'en prendre à moi!

Il attrappa de nouveau le condom et le carnet et dit en pointant furieusement les deux objets.

-Que tu tue encore, sans m'en parler, ça me rend furieux, mais ça. Qu'est-ce que ça veux dire? Hein? Demandais-je avec insistance.

Je m'approchais dangereusement de Clairval et je l'attrapais fortement par les épaules, je l'envoyais sur le lit. Je tentais de ne pas trop lui faire de mal, mais j'étais bien conscient que j'étais violent. Je savais ce que impliquait ce condom, mais je voulais l'entendre de sa bouche à elle ... Et en même temps je voulais qu'elle me dise que c'était faux.

-Parle moi!!! Tonnais-je d'une voix forte.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me repousse aussi violemment et de cette façon. Je m'écrasa contre le mur, retenant à peine un gémissement de douleur. Avant même que je ne puisse penser à réagir, Carl m'agrippa de nouveau et me repoussa sur le lit. Je n'écoutais même pas ce qu'il disait, je n'en avais pas envie.

Un rire sourd sortit d'entre mes lèvres.

-Ah, parce que maintenant, on doit se parler?, dis-je d'un ton très sarcastique.

Sans attendre, je profita du fait que j'étais plus en hauteur, étant sur le lit, pour lui envoyer un coup de pied au visage. J'étais encore flexible malgré mon âge qui ne diminuait pas et une grossesse. Je me redressa sur le lit, me mettant debout, le toisant du regard.

-Tu veux que j'te dise quoi au juste?, dis-je en tentant de ne pas trop élever la voix, mais sans vraiment réussir. Tu sais très bien ce que ça implique de tuer des gens. Certaines fois, il faut entrer dans leurs vies pour réussir, et tout les moyens sont bons mon amour, très bon même, tu ne peux même pas imaginer.

Un sourire mi-moqueur, mi-méchant apparut sur mes lèvres. J'étais de très mauvaise humeur en ce moment.

Le coup que je reçut au visage me fit reculer, je ne retins pas un gémissement de douleur, sentant mon nez craquer, et se mettre rapidement à saigner abondement, c'était toujours comme ça lorsque je reçevais un coup au visage, et elle n'y était pas allé de main morte. Elle se releva sur le lit, me dépassant maintenant. J'avais toujours été plus grand qu'elle alors que maintenant elle me dépassait largement, c'était un peu étrange, et quasi effrayant, Clairval était un adversaire redoutable, et moi ... Disons que je ne me battais plus, avoir un enfant m'avais adoucis, et je vieillissais également ...

Elle me rendais fou de rage, s'entendait t'elle parler?

-Alors c'est ce que tu veux? Coucher avec des hommes pour les tuer?

Il poursuivit en parlant d'une voix très forte:

-Alors tu peux bien foutre le camp "amour" Je ne tue plus justement pour ne pas vous mettre en danger, alors qu'est-ce qui se passe dans ta petite tête, bordel!!!

Il lui sauta dessus, la faisant tomber sur le dos, pas trop douloureusement puisqu'ils étaient sur le lit. Il lui attrappa les poignets mais avant il la frappa à la figure. Il retenait ses coups, mais il se rendit compte qu'il avait peut-être frappé un peu plus fortement, mais après ce qu'elle venait de lui dire ...

-En plus de me tromper ... tu mets en danger notre enfant ... Crois moi, je ne te le permettrais pas! Grogna t'il fortement.

Mais il calma ses ardeurs en entendant Cassandra se mettre à pleurer. Il resta sur Clairval, attendant une réponse avant de se lever.

Si je n'Avais pas été aussi enragée en ce moment, je m'en serais voulu davantage de voir tout le sang qui s'écoulait du nez de Carl en ce moment. Il me destabilisa un peu en me demandant si c'était ce que je voulais, coucher avec des hommes pour les tuer. Non, ce n'était pas ce que je voulais mais...

Et il me sauta dessus, me faisant perdre pied. Je remercia le ciel de retomber sur le matelas, qui était beaucoup plus moelleux que le mur ou le sol. Mais mon confort ne dura pas, Carl me frappa au visage, avant de me saisir les poignets pour me maîtriser. Son coup m'avait sonné, je voyais de petites étoiles. Mais j'ignorais ce qui me faisait le plus mal, le coup ou le fait que se soit Carl qui le donne.

-Je... Je ne partirai pas d'ici... Jamais..., murmurais-je la bouche pâteuse. Tu ne comprends donc pas que je n'ai absolument rien mis à part ma fille. Je ne la quitterais pas.

Je tenta de bouger, mais sans grand succès, Carl étant plus lourd que moi.

-Bouge-toi, je dois aller la voir. Elle pleure.

Je la relachais mais j'avais surtout l'impression qu'elle me frappait avec une batte avec ce qu'elle me disait. Elle était folle? Alors elle n'avait rien? Elle ne m'avais visiblement pas moi, elle n'avait visiblement pas cette maison ...

-Tu es complètement malade ... Alors si tu n'as que ta fille, avise toi de ne plus la mettre en danger.

Je fis volte face et je sortis de la chambre je dis d'une voix forte:

-Je vais la voir.

Je me rendis dans la chambre de Cassandra et je redevins immédiatement très doux. Cette chicane ne pouvait pas se poursuivre maintenant. Elle était réveillée, et elle ne se rendormirait pas avant la sieste de l'après-midi ... Et elle ne dormirait pas si nous nous engueulions de cette façon. Lorsqu'elle ce fut calmée et moi aussi je revins dans la chambre et je la tendis à Clairval. Je dis d'un ton froid:

-J'ai du boulot ... Et si tu t'avise d'aller travailler ce soir, je t'assure que je déménage ... et pour le moment, je suis le mieux placé pour garder Cassandra ...

C'était des menaces, mais elle savait que j'avais raison. J'avais le même emploi depuis des mois, je n'avais rien fait de mal, et je travaillais sérieusement. Ce n'était pas le même cas pour Clairval. Je l'adorait, je ne comptais meme pas la laisser. Mais si elle n'était pas capable d'être plus responsable ...

Je me rendis ensuite dans la salle de bain pour netoyer mon visage, et je changeais d'habit puisque je venais de me tacher de sang.

Je resta sur le sol lorsque Carl me lâcha et qu'il quitta la pièce. Je fixais sans bouger le plafond, incapable de réfléchir. Toute ma vie, ou presque, je n'avais fait que tuer, en tant que soldat et en tant que tueuse. J'avais beaucoup de mal à me trouver un but dans la vie. J'avais une raison de vivre: ma fille et Carl, même si je venais assez clairement de l'exclure dans mes paroles. Mais un but. Rester à la maison n'était pas un but, alors j'étais retournée vers la seule chose que je savais faire.

Carl revint alors avec Cassandra et me la donna. Je lui sourit et la serra fortement contre moi. J'écouta les «menaces» de Carl, sachant qu'il le ferait.

-Carl?, dis-je à mi-voix, beaucoup plus calme que quelques minutes plus tôt.

Je me leva, péniblement, avec ma fille dans les bras. Je m'approcha de la salle de bain, mais arrêta. Ce n'était pas le moment. Je doutais même que le «moment» allait se représenter un jour.

Je décidis donc à la cuisine pour donner le petit déjeuner à Cassandra.

J'avais mal partout, de plus en plus. J'allais fort probablement rester courbaturer pour quelques jours. Je m'installa sur le sol, dans le couloir entre l'escalier et la cuisine. Je gardais les yeux sur Cassandra pour m'assurer que tout se passait bien dans sa chaise-haute tandis qu'elle mangeait, tout en attendant que Carl descende.

Lorsque je fus propre, je descendit à la cuisine. Je n'adressais pas le moindre regard à Hortense et j'embrassais délicatement ma fille sur la joue. J'adorais cet enfant, j'adorais Clairval, mais elle avait le don de me rendre furieux, elle avait dépassé les bornes. Je ne supportais pas le fait qu'elle ai pu coucher avec plusieurs hommes sans que je le sache, je ne supportais pas qu'elle tue de nouveau, que je ne sois au courant de rien. Je ne l'empèchais pas de travailler ... Mais pas ça ... Nous n'avions pas le moindre problème d'argent, je pouvais même comprendre qu'elle cherchait à faire sa part autrement. Mais pas comme ça.

Je ne dis rien à Clairval et je frappais fortement la porte en sortant de la maison. Je sentais que ma journée serait un enfer total ...

___________ quelques heures plus tard.

Je ne revins pas à la maison immédiatement, je rentrais même à une heure assez tardive. Je m'arrêtais longuement dans un bar et après une bataille avec un homme, que je mis K.O mais qui parvint tout de même à me frapper fortement à la figure, je revins le visage de nouveau ensanglanté et totalement saoul ...

J'ouvris la porte de la maison et je tombais à deux reprises en m'enfargeant dans les souliers qui joncheais l'entré. Je laissais echapper plusieurs juron, tentant de trouver les lumières en faisant beaucoup de bruit ...

Après le départ de Carl, j'avais eu une envie assez intense de pleurer. Mais je m'étais toujours dit que je ne pleurerais jamais devant ma fille. Je me devais d'être forte pour elle.

Le reste de la journée se déroula relativement bien, outre le fait que Cassandra refusait catégoriquement d'aller dormir lors de sa sieste. J'avais de plus en plus mal au dos suite à mes nombreuses «chutes» de ce matin et monter et descendre les escaliers étaient devenu très pénible.

Après avoir réussi à mettre Cassandra au lit vers 21 heures, je redescendit à l'étage. Je sortis dehors, dans la cour arrière. Je creusa un trou et j'enterra profondément mon arme. Personne ne la trouverait jamais et j'oublierais rapidement son emplacement. Je vis ensuite brûler mon carnet de travail, les quelques condoms que j'avais et tout ce qui avait un lien avec mon travail de tueuse. Carl avait raison dans un sens. Pour ma fille, je ne devais pas agir ainsi.

Une fois terminé, je retourna à l'intérieur et m'installa sur le sofa, prête à attendre Carl. Je voulais lui parler, même s'il refusait de me répondre. Et le sofa était plus moelleux que notre lit et donc plus confortable pour mon dos endolori. Je finis par m'endormir dans le salon.

Je fus réveiller en sursaut par des bruits provenant de l'entrée. Je reconnus la voix de Carl, mais ne comprenais pas pourquoi il jurait autant. Ce n'était pas son genre. Je m'extirpa du sofa, très péniblement, ma douleur s'était intensifiée depuis que je m'y était installé, et m'approcha de l'entrée. J'ouvra la lumière et regarda Carl un moment.

-Carl? Qu'est-ce que tu fais?, murmurais-je. Tu vas réveiller Cassandra et Bounty.

Je grognais un peu en sentant la lumière, c'était ... lumineux. Il y avait longtemps que je n'avais pas bu autant ... Je ne crois pas que j'ai pu boire autant une fois dans ma vie en fait, c'était assez perturbant, j'avais de la difficulté à rester debout, mais j'étais grognon, peut-être parce que la source de ma saoulerie etait devant moi, que je venais de me battre avec un inconnu et que mon nez était encore brisé.

-Ééteind ça ... Dis-je difficilement en manquant de tomber en enlevant mes propres chaussures.

J'étais épuisé, Clairval me bouffais beaucoup d'énergie je devais l'avouer. Je passais devant elle et je dis, d'une voix pateuse et pas tout à fait ... droite ...

-Tu me fais ... chier ... ! Dis je en la pointant et en me rendant par la suite dans la cuisine, j'ouvris quelques portes avant de trouver ce que je voulais, une bonne bouteille de Wisky, pratiquement pas commencée que j'avais acheté voilà longtemps, je n'en prennais jamais ... Puisque je buvais toujours seul, et très peu. Je m'en coulais un bon verre et j'en pris une bonne gorgée. J'étais dans un drôle d'état, et Clairval ne m'avais assurément jamais vu ainsi.

-Oausi ... Ouais ... jvais z'aller tuer des gens moi ... Tu vas voir ... Marmonais-je d'une voix pratiquement inaudible.

Jep ris une autre gorgée de mon verre, ne me préocupant pas du fait que demain je ne serais jamais capable d'aller travailler. Quelques verres me rendaient malade ... Je serais malade comme un chien probablement toute la journée. Je ne supportais pas l'alcool et Clairval le savait.

Je n'éteignis pas la lumière même lorsque Carl me le demanda. Je resta immobile un instant, puis je compris qu'il était tout simplement saoul. Je n'en revenais pas!

Je le regarda s'éloigner péniblement vers la cuisine et je décida de la suivre. Je voulais un minimum d'explication à son attitude. Bon, je me doutais bien pourquoi il avait bu, les paroles marmonnées qu'il venait de dire me le confirmait. Mais croyait-il vraiment que c'était la meilleure chose à faire?

Cela me faisait étrange de voir Carl dans cet état. Mon état de stupeur ne dura qu'un moment. Je m'avanca vers lui et attrapa la bouteille de whisky. Nous n'aurions jamais du garder de l'alcool dans cette maison. Je vida le contenu de la bouteille dans l'évier, tout en lançant un regard noir à Carl.

-Et tu ME traîtes d'irresponsable?! T'as vu dans quel état tu es?

Je ris un peu, j'étais légèrement dans un drôle d'état, je la regardait, fronçant les sourcils en voyant qu'elle vidait ma bouteille de Wisky, j'irais m'en acheter une autre au pire. Je dis d'une voix toujours assez inconprenable:

-J'ai frappé quelqu'un ... Mais je l'ai pas tué , MOI!

Je m'approchais d'elle et je dis:

-J'ai pas couché avec personne n'ont plus.

Je déposais mon verre sèchement sur le comptoir. Je n'étais pas violent saoul, mais j'étais terriblement furieux.

-Ne me traite pas d'irresponssable, j'ai fais tout ce que je pouvais pour vous ... Tu me fais chier ...

Je regardais dans le lavabo ... Furieux de ne plus avoir de Wisky. Je terminais mon verre cul sec et je sortis de la cuisine. Je voulu me rendre à l'étage, je commençais à monter dans les escaliers, mais je me rendais compte que c'était presque impossible ... j'avançais difficilement, tombant pratiquement à chaque marche.

Je secoua lentement la tête. Il était en train de complètement perdre l'esprit. Tant qu'à le voir dans l'état où il était en ce moment, j'aurais préféré qu'il ne rentre pas du tout à la maison.

-Tu me fais chier toi aussi tu sais. Tu es tellement borné!

Je le suivis alors qu'il se dirigea vers les escaliers. Cette tâche allait s'avérer très dangereuse pour lui. J'aurais pu l'aider, évidement, mais deux choses m'en empêchait. Premièrement, jamais il ne voudrait que je l'aide. Deuxièmement, il m'avait tellement fait mal ce matin que moi-même, j'avais du mal à grimper ses escaliers sans aide.

-Lorsque tu te seras tuer à tenter de monter ses escaliers, tu vas peut-être devenir plus raisonnable!, grognais-je avant de m'éloigner et le laisser seul à son sort.

J'éteignis la lumière, le laissant dans la noirceur totale et retourna sur le sofa. Je me recoucha, remis la couverture que j'avais sortie plus tôt sur mon corps, mais je ne parvins pas à fermer les yeux. J'avais vraiment peur que Carl tombe dans les escaliers et qu'il se rompe le cou.

Monter les escaliers fut vraiment pénible. Mais je parvins finalement à le faire sans trop d'encombres, laissant tout de même echapper un grognement lorsqu'elle éteigna les lumières, me laissant dans la noirceure quasi totale. Je finis par me rendre à mon lit ou je m'endormis immédiatement

-------------------- Le lendemain---------------------

Le lendemain matin ce qui me réveilla assez tôt fut une intense envie de vomir. Je me rendis immédiatement dans la salle de bain et je vomis aussitot tout ce que j'avais ingurgité la veille. Je restais longuement au dessus de la toilette et lorsque je sentis que ce fut terminé je me regardais dans le miroir. J'étais dans un sale état. J'avais plusieurs échymoses dans la figure puisque je n'avais pas replacé mon nez et que je n'avais pas mis de glace. Je laissais echapper quelques jurons et je me netoyais le visage du sang sécher que je n'avais pas enlevé.

Je me rendis ensuite à la cuisine, péniblement. Le bébé n'était pas encore réveillé, et pour ce qui était de Clairval elle devait avoir dormit sur le sofa. Je préparais du café et je m'installais à la tête, la tête entre les mains, découragé par ce que j'avais fais, par ce que Clairval m'avait fait, et par mon mal de tête attroce.

Lorsque je constata que Carl était rendu à l'étage, je resta longuement sur le dos à fixer le plafond. J'avais une envie irrésistible d'aller le rejoindre. Je dormais très mal si je n'étais pas près de lui. Mais la situation ne me permettait pas de la faire.

Après plusieurs heures à tourner les événements dans tout les sens dans ma tête, je finis par m'endormir. Je me réveilla très tôt le lendemain matin, très tôt pour moi du moins. Je dus pratiquement me jeter en bas du sofa pour me lever. Mon dos était complètement bloqué.

Je me dirigea vers la cuisine en grognant de douleur. En voyant Carl assis à la table, je me sentis mal. Un peu.

-Carl? Je n'ai pas envie d'être en froid avec toi... Je t'aime tu sais..., dis-je en le regardant.

Je ne relevais pas la tête. J'avais tellement mal à la tête. Et je n'avais aucune envie qu'elle me voit le visage en ce moment. Qui-est-ce qui était le moins responsable maintenant? Il était aller se battre dans un bar, il c'était saoulé et avait conduit complètement saoul ... Il en voulait tellement à Clairval, mais il ne savait plus comment réagir. Il releva un peu les yeux, ne bougeant pas encore assez pour qu'elle voit completement les blessures sur son visage.

-Qu'est-ce que tu veux faire alors? ... Je ne t'ai jamais forcé à travailler, mais tu as toujours voulu le faire, je n'étais pas content que tu travailles dans ce bar, mais je n'ai rien dit ... Et maintenant j'apprend que tu recommence à tuer? Et que tu me trompe? Qu'est-ce que tu veux que je penses Clairval?

Il n'avait pas penser à l'appeller Hortense, il n'avait plus la force de se mettre en colère, mais il était évident qu'il était blessé, et frustré. Il re-baissa la tête, espérant simplement qu'elle n'insisterait pas, pour le moment il voulait juste prendre de la glace et ce l'appliquer sur le visage ... Si elle pouvait le laisser un peu tranquille.

Je retins un grognement. Il était borné. Autant que moi. Mais lui, il était encore complètement bourré.

-À t'entendre parler, tout serait si facile hein?!, dis-je en commencant à m'emporter un peu. Tu travailles, je reste à la maison pour m'occuper de la maison et des enfants, et on forme une jolie famille heureuse, c'est ça? Je suis désolée, mais je ne peux pas renier plus de 30 ans de ma vie et devenir quelqu'un d'autre. J'ai fait des choix, pas les meilleurs, mais je suis désolée, j'ai du mal à m'adapter.

J'entendis à ce moment la voix de ma fille qui chignait dans son lit. Je savais que si je n'allais pas la chercher tout de suite, une crise de larme quasi interminable s'ensuivrait. J'avais presque envie de la laisser pleurer. Le son des pleurs d'un enfant n'aiderait en rien le mal de crâne à Carl, je le savais, mais cela me brisait le coeur de la laisser pleurer.

-Ce que je veux faire Carl? Moi, je n'ai toujours souhaité qu'une chose, être heureuse!

Je le laissa ensuite seul dans la cuisine et je monta péniblement à l'étage. Je décida de rester à l'étage un moment, jouant avec Cassandra par terre.

Je gardais ma tête entre les mains jusqu'à ce qu'elle monte chercher Cassandra. Je me levais par la suite et j'attrapais de la glace dans le congélateur que je mis dans une serviette et que je m'appliquais sur la figure. Bon sang ... Je ne me souvenais pas de tout ce que j'avais fais cette nuit mais je m'étais battu, ça c'était assez évident ...

J'étais découragé. Je ne savais pas comment me comporter avec Hortense. Tout était aller tellement rapidement, au départ nous étions rester ensemble ... Parce que ... parce qu'elle était enceinte, parce que nous étions perdu, parce que nous nous aimions j'imagine. J'aimais beaucoup Clairval. Mais je n'étais plus certain de ce que je voulais maintenant ...

Je soupirais, j'avais peut-être trop mal à la tête pour penser normalement. Mais qu'elle m'ait tromper me faisait encore plus mal. Et elle trouvait le moyen de me rabattre la faute sur les épaules. Je finis par monter à l'étage, ignorant le fait que je voulait lui cacher mon visage quelques instants auparavant et je dis en entrant dans la chambre de notre fille:

-Je ne dis pas que ma façon de penser est la meilleure, que ce que j'ai fais jusqu'à présent est bien. Mais je fais ce que je peux. Si tu n'es pas capable de me dire ce que tu veux réellement, alors tu n'es pas mieux que moi. Ne me trompe pas Hortense, je suis aussi un tueur. Dis-je froidement.

Je me rendis dans la salle de bain et je m'enfermais là. J'étais de nouveau complètement furieux. Je lui en voulait de m'avoir tromper, mais je m'en voulais également.

La surprise fut lisible sur mon visage lorsque Carl monta à la chambre de Cassandra. Je savais que son visage était en mauvais état, je l'avais vu la veille, mais il avait enflé d'une façon assez extrême et je m'inquiétais pour lui.

Malheureusement, la joie d'avoir des enfants fait que notre priorité première n'est plus notre couple ou son bonheur. Même si je souhaitais de tout coeur aller rejoindre Carl pour l'aider à se soigner, je ne pouvais pas, ma fille me réclamant à manger.

Je la pris dans mes bras et me dirigea vers l'escalier. Je m'arrêta en face de la porte de la salle de bain et dit, à l 'intention de Carl.

-Ça ne va peut-être pas faire une grande différence mais, je ne t'ai jamais trompé. Parce que je considère que pour tromper quelqu'un réellement, il faut avoir des sentiments pour cette autre personne. Chaque fois que mon... boulot... me demandait de faire un truc du genre, je n'était capable que de penser à toi.

Je ne restais pas devant la porte et descendit au rez-de-chaussée. Je servis le petit déjeunner de Cassandra, ainsi que le mien, agrémenté de pillules anti-douleurs que j'avais trouvé dans la salle de bain de cet étage. J'alla ensuite m'asseoir près de la chaise haute de ma fille, la regardant s'amuser avec sa nouriture.

Je restais dans la salle de bain un bon moment, me netoyant correctement le visage et en méditant sur ce que Clairval venait de me dire. J'avais le coeur complètement serré, je n'avais plus envi d'être en colère contre elle. Mais en même temps, qu'elle le croit ou non, ce qu'elle m'avait fait était ... ce que je détestais probablement le plus. Je finis par redescendre en bas. J'entrais dans la cuisine et je dis:

-Alors ne fait plus ce boulot ... Bon sang Clairval, tu ne peux vraiment pas faire autre chose que de tuer?

Je me passais la main dans la figure et je dis:

-Tu vas travailler de jour si tu tiens réellement à travailler, je travaillerais de nuit, ou pas du tout ...

Je grognais et je m'installais à la table, j'étais furieux contre elle. J'espérais simplement qu'elle ne me contredirais pas, car je sentais que je me mettrais de nouveau en colère.

Je me contenta de laisser tomber un regard sur Carl tandis qu'il me parlait. Son visage semblait un peu moins terrible que lorsque je l'avais vu plus tôt.

Je contenta d'hausser les épaules tout en reposant mon regard sur Cassandra. Elle était en train de s'endormir dans sa chaise-haute. Rien de bien surprenant. Elle s'endormait à des heures impossibles et elle se réveillait hyper tôt. Je préférais la laisser s'endormir. Si je la réveillais maintenant, elle ne serait pas vivable pour le reste de la journée, étant trop fatiguée pour faire quoique se soit.

-Je sais rien faire d'autre. Donc aussi bien que je ne fasses rien. Je ne suis douée en rien vraiment..., murmurais-je en me levant pour au moins retirer le plat dans lequel la tête de Cassandra semblait vouloir se plonger.

Je ne savais vraiment pas quel boulot que je pourrais faire pour ne pas contrarier Carl. Au départ, l'idée du bar n'était pas mauvaise, bien qu'il n'apprécie pas. Cela avait tout simplement dégénéré. J'avais beau me creusé la tête, je ne voyais aucun job susceptible de me plaire. Peut-être que je ne me creusais pas assez la tête finalement. Et je ne voyais pas Carl ne pas travailler, ou travailler de soir. Nous ne nous verrions jamais. Ce n'était pas ce que je souhaitais.

-Profites-en! Pour une fois que je suis docile et que j'accepte de faire ce que tu veux. Je ne vais plus travailler et je vais me contenter de m'occuper de Cassandra. C'est bien suffisant, je ne le réalise pas toujours, dis-je en glissant mes doigts dans les cheveux de ma fille sans oser regarder Carl dans les yeux.

Je laissais echapper un autre grognement et je dis:

-Mais ce n'est pas ce que je veux!! Pourquoi est-ce que tu me vois toujours comme l'ennemi de l'affaire?! Je ne t'empèche pas de travailler. Mais je t'empèche de me tromper et de nous mettre en danger, bordel!

Elle m'exaspérait à un point tel ... C'était intense. Je me laissais tomber sur une chaise et je dis:

-Bon sang, tu es fortes, tu es inteligente, tu es belle ... Tu peux faire bien d'autres choses que ... ça!

Si moi je le pouvais, alors il était évident à mes yeux qu'elle en était bien capable. Je ne comprenais tout simplement pas comment elle pouvait simplement songer à tuer de nouveau. Je ne me voyais pas en train de reprendre ce boulot là ... L'idée de retourner en prison m'effrayais beaucoup trop, et je ne comprenais pas pourquoi elle n'avait pas le même genre de peur que moi en fait ...

-Merde ... Je veux juste qu'on soit heureux ... Qu'on soit normal, j'essais de faire de mon mieux ... L,argent n'est pas un problème alors pourquoi est-ce que l'on s'acharne à travailler tout le temps ... nous n'avons qu'à faire seulement quelques heures tous les deux et le reste du temps le passer à la maison avec Cassandra ...

Mais je savais que même en disant cela ça ne servirait à rien. Je n'étais pas du genre à rester sans rien faire, et Clairval encore moins.

-Écoute ... Je ne sais pas ... Dis-je avec découragement.

Je baissa les yeux, un peu contre ma volonté. Je n'aimais pas avoir l'impression d'être grondée par Carl. Il avait cependant raison de le faire, même si je n'appréciais pas vraiment. Je releva lentement les yeux vers lui. Une partie de moi était heureuse de l'entendre parler ainsi. Me dire que j'étais belle et intelligente, qu'il ne souhaitait que l'on soit simplement heureux, que nous ayions une petite vie tranquille. Cela avait toujours été mon souhait également, même si je m'obstinais à toujours détruire ce que nous pouvions accomplir.

-Et si je te promet de ne plus jamais tuer, est-ce que c'est suffisant pour toi? Je veux simplement être avec toi et elle. Le reste, ça m'importe peu.

Je m'approcha un peu de lui, gardant tout de même une certaine distance entre nous. Les bleus et courbatures de mon corps me mettaient en garde contre une éventuelle attaque.

-Je ne sais pas ce que je peux faire d'autre Carl. Je t'aime, et j'aime Cassandra. Pour moi, c'est tout ce qui compte.

Je secouais la tête et je dis en me levant et en méloignant un peu:

-Non, ce n'est visiblement pas tout ce qui compte. Ta promesse, je l'accepte par contre, car de toute façon, si tu ne la respecte pas ...

Je sortis de la cuisine ne terminant pas ma phrase, mais je me doutais qu'elle comprenait bien ce que je voulais dire., j'avais parlé d'un ton un peu amère et je me sentais mal d'avoir dit ça. Mais c'était sortit. Je lui en voulait plus que je le pensais de m'avoir tromper. Je ne sais pas, j'aurais peut-être dû m'en douter qu'elle me ferait cela un jour. Et c'est le fait de songer à cela maintenant qui me mettait hors de moi. Le fait qu'elle l'aurait probablement fait un jour.

Je montais à l'étage et je me couchais dans notre chambre. Fixant furieusement le plafond. Je me sentais mal de l'avoir frapper également. Elle ne me le reprochais même pas, et je m'en étais pris à elle. Je fermais les yeux, ne sachant plus faire la part entre chacunes de mes émotions.