Sortie de prison

J'étais parvenu à sortir de prison depuis plusieurs jours. Ce n'était pas aussi simple que je l'aurais cru, mais puisque nous étions plusieurs à être sortit de là je n'étais pas le seul recherché. Je ne savais pas qui était sortit et je m'en fichais, maintenant c'était tous pour soi-même. Je devais trouver le moyen de me débrouiller, j'avais surtout hâte de rejoindre Eddy mais je voulais laisser passer le plus de temps possible avant de la revoir, pour ne pas attirer la police sur elle également.

J'avais une gueule de merde, je ne voulais pas débarquer de cette façon, je savais que redevenir pareil comme avant prendrait beaucoup plus de patience et de travail que j'étais capable de fournir, mais au moins, avant de retrouver Eddy, de retomber dans sa vie je voulais être présentable et ne pas faire peur à mes enfants.

Lorsque finalement je trouvais la ville où était Eddy déja plusieurs semaines étaient passés. Je ne mangeais pas réellement mieux puisque j'étais terriblement stressé à l'idée de la retrouvée. Je voyageais de motel en motel jusqu'à ce que j'arrive près de chez elle.

Et puis là, j'étais devant un dilemne, je ne pouvais tout de même pas débarquer dans sa vie dans l'espoir qu'elle soit heureuse de me revoir ... 4 ans, 4 ans c'était long, pour elle également, comment est-ce qu'elle vivait? Est-ce qu'elle avait changée? Et l'idée qu'elle ai un autre homme dans sa vie me détruisais totalement mais était à envisagée ... Par contre ma réaction là-dessus était totalement imprévisble, voilà pourquoi je n'avais pas le droit de débarquer comme ça, tout bonnement.

Je la suivait, ses déplacements, j'observais, jusqu'à ce que je me décide enfin. Me rendre chez elle, un soir que je savais qu'elle serait là, sur l'heure du soupé, elle serait avec les enfants. Je ne savais pas si c'était le bon moment mais je devais venir.

Je m'habillais proprement, me débarassais de la barbe assez prononcée, me coupais les cheveux, et je me rendis chez elle. Je frappais evasivement à la porte, me tortillant sur place. J'avais l'impression que j'allais tout simplement me désintegrer tellement j'étais stressé.

Un sentiment étrange semblait ne plus vouloir me lâcher depuis plusieurs jours. J’avais toujours cette impression étrange que quelqu’un me suivait. Mais chaque fois que je me retournais, il n’y avait évidemment personne. Je détestais cette sensation, bien qu’elle me réconfortant sans vraiment savoir pourquoi.

Après une journée de travail comme les autres, j’étais de retour à la maison, avec les enfants. J’adorais cette maison, j’avais mis du temps à la trouver. Et les enfants semblaient l’adorer également. Ils la connaissaient par cœur, se cachant dans tous les recoins.

Pendant que je préparais le repas, quelqu’un sonna à la porte. Yahn me hurla qu’il allait répondre et je le laissa faire. Je savais qu’il n’était pas du genre à laisser des inconnus entrer dans la maison. Du haut de ses quatre ans, il était un petit garçon très responsable. J’aurais préféré qu’il soit un peu plus calme, mais je ne pouvais pas décider de son comportement.

Je me dirigea à mon tour vers la porte lorsqu’il hurla un «maman» assez sonore. Je crus que mon cœur allait me lâcher lorsque je reconnus Benny Sacramento à la porte. Je croyais qu’il était mort, et cela depuis de nombreuses années.

-Ben… Benny?, dis-je avant de renvoyer Yahn au salon. -Que fais-tu ici?

Il me demanda de le laisser entrer et de l’inviter à manger. Je ne pouvais pas lui refuser cela. Il m’avait toujours effrayé, même si je ne le montrais pas. Mais maintenant, avec les enfants, sa présence était tout sauf rassurante.

Le repas se passa dans un silence presque complet, si ce n’était de Yahn qui racontait des tonnes de trucs à Benny, avant de le traîner au salon pour lui montrer son nouveau jeu vidéo que ma tante lui avait acheté.

Je débarrassa la table, aider de Lillie, avant de servir un verre d’alcool pour Benny. Après toutes ses années à travailler pour lui, je savais ce qu’il aimait et je croyais qu’il était bien que je le lui apporte.

On sonna de nouveau à la porte. J’alla répondre tandis que Lillie entra discrètement dans le salon pour regarder son frère jouer. Je soupira et ouvrit la porte. Mon cœur faillit me lâcher pour la deuxième fois de la journée.

-Carl?, murmurais-je sans vraiment croire ce que me montrait mes yeux.

J’échappa mon verre et me jeta dans ses bras en pleurant. J’étais tellement contente de le voir. Je ne croyais plus le revoir un jour. Je me souvins alors de la présence de Benny et comprit ce que cela signifiait. Je me décolla de Carl et le repoussa.

-Tu dois partir Carl, murmurais-je à nouveau d’un ton sans réplique.

-Voyons Eddy, laisse-le entrer voyons.

Je fermis les yeux en arrêtant de repousser Carl. Non, je ne voulais pas que Benny s’en prenne à Carl, ni aux enfants. Mais le connaissant, ses projets concernaient probablement les deux.

M’enfuir de la prison avait été un véritable jeu d’enfant. Je n’avais eu qu’à me mêler à l’évasion générale sans que personne ne s’en aperçoive. Mon évasion était tout de même très problématique pour les autorités. J’étais supposé être déjà mort. Il leur était donc impossible d’afficher ma photo à la télévision, cela aurait soulevé beaucoup trop de questions. Je croyais donc, sans faux espoirs, que je n’allais pas être poursuivis. Ils allaient plutôt concentrer leurs efforts sur de plus grands criminels, beaucoup plus dangereux. Comme Carl.

Mon cher Carl. Lorsque je l’avais retrouvé en prison, j’en étais venu à croire que je pourrais lui faire confiance comme à l’époque de New York, mais je m’étais lourdement trompé. Si seulement j’avais su, j’aurais moi-même exécuté les tâches que je lui avais demandées. Cela n’aurait pas été la même chose, mais l’essentiel aurait été fait. Maintenant, je me devais de le punir. Il le savait très bien. Ma sortie de prison lui donnerait toute une surprise, mais je m’en fichais éperdument. Lorsque l’on doit quelque chose à Benny, on doit rembourser ses dettes.

Suivre Carl n’avait pas été bien difficile. Il n’avait jamais été un pro du camouflage. Ses pistes étaient si grosses que j’avais du les effacé en même temps que les miennes. Je ne souhaitais pas qu’il soit retrouvé trop rapidement, car si on le retrouverait, on me retrouvait également. Rapidement, il me conduisit exactement à l’endroit où j’espérais qu’il aille : retrouver sa famille. Cela m’amusait bien de le voir suivre ma petite Eddy et les enfants. Elle avait bien changé, et pas en mal. Sans le savoir, Carl m’offrait la solution à tous mes problèmes. Il n’aurait pas la chance de retrouver sa famille.

Je profita d’une fin d’après-midi où il ne sortait pas de son hôtel pour me rendre moi-même chez mon ancienne fille de joie. À ma grande surprise, ce ne fut pas elle qui me répondit, mais son petit garçon.

-Bonjour toi, tu dois être Yahn. Je suis venue voir ta maman. Elle est là?

Il me dévisagea une seconde avant de hurler un «maman!» assez intense. Oula, il n’avait pas la voix de son père, c’était évident. J’entendis des pas se diriger vers la porte d’entrée et le visage d’Eddy à ce moment aurait battu tous les records de photos comiques de ce monde.

-Ben… Benny?

Elle semblait réaliser alors que son fils était toujours près de nous. Elle le renvoya jouer et s’approcha de moi en baissant le ton de sa voix.

-Que fais-tu ici?

Je lui souris, tout simplement.

-Fais-moi entrer, invite moi à souper, et on pourra discuter.

Sans ne rien dire, elle me laissa entrer. Le repas fut plutôt froid. Elle ne parlait pas vraiment. Il n’y avait que son petit garçon qui discutait toujours et encore. Une belle petite famille comme je l’avais toujours souhaité, sans les complications d’avoir à endurer une femme enceinte et les pleurs de nouveau-né.

Après le repas, je me dirigea au salon où Yahn entreprit de me montrer un nouveau jeu vidéo beaucoup trop complexe pour mon âge avancé. Lorsque j’entendis la sonnette de la porte, je sus immédiatement qui cela était. Mes soupçons se confirmèrent lorsqu’un bruit de verre se fracassant sur le sol se fit entendre. Je m’excusa auprès des enfants et me leva, me dirigeant vers la porte.

Eddy s’affairait à repousser Carl et à lui dire de partir.

-Voyons Eddy, laisse-le entrer voyons.

Lorsque Eddy avait ouvert la porte, échappé son verre et m'était sauté dans les bras. Je croyais que j'allais me mettre à pleurer. Je me retins evidement mais j'étais vraiment au bord des larmes. Je ne croyais pas que je pourrais être plus heureux. Mais oui j'aurais pu l'être c'est certain, surtout lorsque Eddy me dit de partir. Me repoussant à l'extérieur de la maison. Elle aurait pu me frapper que je n'aurais pas pu être plus surprit. Elle était heureuse, elle en avait brisé son verre, alors pourquoi est-ce qu'elle me repoussait? Moi je voulais la serrer contre moi tellement longtemps ...

Voyons Eddy, laisse-le entrer voyons.

Je sentis mon coeur arrêter de battre. Il était evident que de l'inquiétude se lisait sur mon visage, je ne pouvais pas le cacher et j'en étais incapable. Je jetais un regard à Eddy puis au Caïd, mes idées se bousculant dans ma tête. Je songeais à tellement de choses en ce moment que j'avais l'impression de me mettre à trembler. Je fixait Benny, mais je dis à l'intention d'Eddy:

-Les enfants, où sont t'ils?

Évidement je ne savais pas que Benny était là depuis un certain moment. Qu'il avait passé autant de temps avec Eddy et mes enfants. J'avais une arme sur moi. Je m'en étais procurée une. Je ne comptais évidement pas me faire enfermer à nouveau en vie. J'avais pris mes précautions. Benny savait t'il que j'étais armé. Pour moi il était evident que lui il l'était.

Je fixais toujours le Caïd, plus que silencieux. J'étais parvenu à atteindre ce que je voulais le plus au monde, et Benny pouvait tout détruire en seulement quelques instants. Il le savait, et il savait que je savais. Que ce passerait t'il?

Je souris tout en regardant Carl qui semblait pour le moins énervé. Il tentait de rester calme, mais je le connaissais depuis bien trop longtemps pour ne pas réaliser l'attitude qu'il adoptait avec moi.

-Allez Eddy, va chercher les enfants. Carl veut les voir!

Elle tourna lentement la tête vers moi, incertaine de ce qu'elle devait faire, c'était évident. Puis, elle nous laissa, sans avoir auparavent tasser les bouts de verre brisé sur le sol à l'aide de son pied. Elle était vraiment prévenante, elle ne voulait pas que les enfants marchent sur les morceaux coupants.

Je resta seul avec Carl, le regardant droit dans le yeux, sans cesser de sourire.

-Je savais que tu viendrais. Mais tu arrives trop tard. Je suis venu chercher mon dû. Tu savais très bien que je viendrais pour régler ta dette...

Je n'eus pas le temps de continuer que Eddy revint avec les enfants, la petite Lillie dans ses bras et Yahn qui marchait fièrement en face d'elle, un léger air bougon sur le visage, sûrement du au fait qu'il avait dû laisser son jeu vidéo.

Il me lança un bref regard avant de regarder Carl. Son regard s'illumina.

-Papaaaaaaaaaaaaaaaa!

Il s'élança vers Carl, frôlant de très près de son pied un morceau de vitre.

Cela m'enchantait encore plus que les enfants le reconnaissent. Ce ne serait que plus facile pour moi, pour mes plans à venir.

-C'est vraiment charmant tout cela, mais on doit parler Carl. Tu m'as déçu, et j'attend des explications avant d'en terminer.

Je sentais mon coeur battre tellement fort. Je n'avais pas eu autant peur depuis longtemps, je me demandais si j'avais eu autant peur pour ma vie en prison, maintenant mes enfants et Eddy étaient en danger. Je l'étais également mais ça ce n'était pas important, j'avais été en danger de mort toute ma vie, mais je n'étais pas habituer d'avoir peur pour quelqu'un d'autre.

Je regardais la scène sans broncher. Ne pouvant m'empècher de sourire lorsque mon fils me reconnu. Comment il se souvenait de moi, je ne savais pas, mais il me reconnaissait et il ne pouvait même pas savoir à quel point il pouvait me faire du bien. Je le serrait longuement dans mes bras et ensuite je me redressais, le tenant près de moi avec mon bras. Le gardant légèrement derrière moi, simple précaution.

-Pas ici. Dis-je brusquement.

Non, pas ici, pas devant Eddy, pas devant Yahn et Lillie. Il était evident que je ne me laisserais pas tuer. Que jamais je n'abandonnerais. Mais je ne pouvais pas me battre ici, je ne pouvais que défendre mes enfants.

-Je te donnerais des explications. Dis-je d'une voix basse. Mais ne me fais pas du chantage. Terminais-je entre les dents.

Je tournais les yeux vers Lillie, dans les bras de sa mère, elle est tellement jolie. Je voullais tellement la prendre dans mes bras. Pourquoi, pourquoi est-ce qu'il était ici, à me gacher la vie?

Je trouvais presque le spectacle émouvant. Surtout lorsque Carl tentait si bien que mal de protéger le jeune garçon. Croyait-il vraiment que je pourrais m'en prendre à eux? J'avais un but bien précis et ce n'était pas de leur faire du mal. À Carl, oui, sans aucun doute, mais pas à eux. Pas ceux que j'allais bientôt considérer comme ma propre petite famille.

Je souris à cette pensée, Carl enragerait s'il m'entendait dire cela. Il n'était cependant pas en position de réclamer quoique se soit. Il devrait subir et accepter, tout simplement.

-On va retourner à l'intérieur alors, je n'ai aucun problème avec cela. Le petit Yahn ici était justement en train de me montrer un nouveau jeu vidéo, il pourrait retourner jouer avec sa console de jeu avec sa petite soeur et nous irions discuter à la cuisine.

Je n'attendis pas sa réponse et me détourna de la porte, me dirigeant vers la cuisine que j'avais quitté plusieurs minutes plus tôt.

Je resta tant bien que mal impassible face à tout ce qu’il se passait dans ma maison, mais ce n’était pas évident. Moi qui croyais que les jours sombres et tristes étaient derrière moi. La vie semblait vouloir me faire comprendre que ce n’était pas le cas.

Je retins un petit cri de surprise lorsque Yahn se précipita vers Carl. Il avait failli marcher sur un morceau de verre. Il n’apprendrait donc jamais à regarder où il marchait? Mais j’étais heureuse de le voir si heureux de voir Carl. Il avait une mémoire phénoménale. La dernière fois qu’il avait vu son père, cela faisait tellement d’années. Lillie, quant è elle, suçait son pouce en regardant également Carl. Elle l’avait reconnu également, mais semblait un peu timide de devoir être aussi expressive, surtout en face de Benny. Je la comprenais que trop bien. Je la serra dans mes bras en lui caressant les cheveux.

Je ne bougea pas de l’entrée lorsque Benny dit que les enfants iraient au salon et les adultes à la cuisine. Je ne savais pas s’il fallait bouger ou non. S’enfuir semblait être plutôt vain comme tentative.

Je me pinça la lèvre, pour m’empêcher de craquer, de pleurer. J’étais heureuse de revoir Carl, mais j’avais terriblement peur de ce qui allait se produire. Je m’approcha de Yahn et lui tendit la main, évitant de regarder Carl. Je n’aurais pas du laisser Benny entrer dans la maison, mais j’avais tellement peur de lui…

-Allez, on va au salon.

Je ne dis rien, je sachant si j'appréçiais sa décision ou non. Mais savoir mes enfants un peu plus loin de lui me rassurait énormément. Je le regardait s'éloigné vers la cuisine et je jetais un coup d'oeil vers Eddy qui venait prendre la main de Yahn pour l'envoyer au salon. Moi je le retenais fermement, presque agrippé à lui, je ne voulais pas le laisser, mais il ne devait pas rester avec nous. Je finis par le lacher avec réticense, et je jetais un regard triste à Eddy. J'étais tellement las, tellement fatigué, jamais je n'aurais cru mettre les pied dans cette maison et me retrouver avec une histoire de ce genre.

-Je suis désolé ... Murmurais-je à Eddy, avant de me diriger sans grandes conviction vers la cuisine.

J'avais pensé à toutes sortes d'histoires. Cru que peut-être Eddy ne voudrait plus me revoir. Mais alors que c'était tout le contraire, que tout le monde semblait vraiment heureux de me revoir, Benny venait pour tout gacher, il savait quoi faire pour me détruire, et c'était certainement la seule chose qui pouvait le faire actuellement. Me tuer ne serait pas aussi douloureux, et il le savait.

J'approchais du Caïd. Jetant un regard à Eddy pour qu'elle reste un peu à l'écart, c'était entre moi et lui maintenant. J'avais déja un peu plus d'aplomb maintenant que les enfants n'étaient plus dans la même pièce. Mais je n'en mennais pas large.

-Qu'est-ce que tu veux??

Je me passais rageusement la main dans la figure et je dis:

-Bon sang benny! Essaie de comprendre ... Je ne pouvais pas lui faire de mal ... Tu ne sais pas ce qui s'est passé. Tu ne connait même pas ses motivations à elle!

Je ne savais pas quoi lui dire. À ses yeux, il était evident que rien ne serait important, peu importe ce que je lui disait. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi Clairval vous avait trahi, et pourquoi je ne lui en voulait pas ... Je savais que j'aurais fait la même chose, et j'ai tout de même quelques principes.

J’attendis, un peu trop longtemps à mon goût, que Carl arrive dans la cuisine. Ma jolie petite Eddy le suivait, restant tout de même à l’écart, jetant parfois des coups d’œil vers le salon pour s’assurer que les enfants allait bien.

Je m’étais installé à la table, ayant profité de mon bref moment de solitude pour me verser un verre de whisky, pour remplacer celui que Eddy avait envoyé se briser sur le sol. Je pris une gorgée et écouta Carl, calmement. Il ne comprenait toujours pas que ce n’était pas ce que je voulais entendre.

-Tu ne pouvais pas lui faire de mal? Non, ça je ne le sais que trop bien. Avec toutes les histoires de baise avec elle que j’ai entendu un peu partout dans la prison, je comprends bien que tu ne pouvais pas la tuer. Je t’ai offert un boulot, une chance de quitter cet endroit, et tu n’as pas saisi l’occasion. Non, tu as préféré d’affilier avec d’autres individus, des gens à qui tu n’avais pas fait une promesse.

Je pris une autre gorgée de mon verre, lançant un bref regard à Eddy. Je voulais voir sa réaction, savoir si cela la dérangeait que je dise aussi ouvertement qu’il avait couché avec une autre femme, et très souvent, lorsqu’il était en prison.

-Et je connais ses motivations Carl. Clairval était enceinte, elle voulait garder cet enfant et pas moi. Alors, elle est partie et nous a balancé. Ses motivations ne valaient rien et ne valent toujours rien.

Je termina mon verre d’une traite et posa mes mains devant moi sur la table, croisant les doigts. Je l’observais en silence, intensément. J’avais fini de jouer. Dès le moment où j’étais entré dans cette maison, je savais que le jeu allait bientôt se terminer, et nous étions à quelques minutes de l’achever. Et je n’étais pas un bon perdant. Je détestais perdre.

-Alors, donne-moi une seule bonne raison, une VRAIE bonne raison, et je vais peut-être être clément.

Je fermais les yeux lorsqu'il évoqua que j'avais baisé avec elle. Comment bien débuter des retrouvailles lorsqu'il ballançait que j'avais baisé avec elle de nombreuses fois. Bon j'avais bien baisé avec elle, mais pas si souvent ...

Je me passais la main dans la figure, avec découragement. Alors il savait. Je ne savais pas qu'il avait apprit tout ça, mais c'était évident que si moi je le savait, alors Sacramento le savais également. Maintenant je me rendais compte qu'il ne pourrait jamais comprendre, et que je ne trouverais jamais de raisons valables à ses yeux.

-J'aurais fais la même chose qu'elle ... J'ai fais la même chose qu'elle, sauf que je n'ai balancé personne, mais je l'aurais fait si Eddy avait été en danger.

J'avais surtout l'impression que j'étais en train de m'enfoncer, de lui donner des raisons pour me tuer au lieu de me laisser en vie avec ma famille. Je soupirais et je dis:

-J'ai travaillé tellement fort ... Pour sortir de là ... et avoir ça. Dis-je en parlant de ma famille.

-Tu ne peux pas m'en vouloir d'avoir saisi l'occasion de partir ... J'ai eu l'occasion d'être opportuniste, je l'ai fait. Bordel Benny, j'ai passé 4 ans dans cette merde! J'aurais tout sacrifié pour sortir de là!

Je le fixait, jamais il n'accepterait de me laisser tranquille. Jamais. Et je le savais.

Je ferma les yeux une seconde, secouant doucement la tête. Non, ce n'était pas ce que je voulais entendre. Comment pouvait-il penser que je voulais l'entendre me dire qu'il aurait fait la même chose, qu'il avait décidé de jouer les opportunistes une fois dans sa vie et que cela avait été pour me trahir? Parfois, je me demandais vraiment s'il était si intelligent, si ce n'était pas qu'une apparence qu'il se donnait.

-Comme tu ne peux pas me donner une meilleure raison, je vais devoir sévir.

Je me leva et sortit mon arme de mon pantalon. Je la posa sur la table, en face de moi, regardant toujours Carl dans les yeux.

-J'étais prêt à te laisser faire tout ce que tu voulais, mais tu as préféré renié mon offre. Maintenant, tu dois payer. Tu as quelque chose que je veux, que je vais avoir, et tu es de trop dans le portrait.

Lorsqu'il vient pour sortir son arme je sortis rapidement la mienne. Je ne m'attendais pas à ce qu'il la pose sur la table mais c'était trop tard, je pointais déja mon arme sur lui.

Je ne comprenais pas ce qu'il disait, en fait, peut-être que je ne voulais tout simplement pas comprendre. Mais je savais que maintenant. Oui maintenant car avant j'en serais été bien incapable. Je serais capable de tirer sur Benny et le tuer. Mais je songeais à une chose. Et je tuais Benny, il y aurait un bruit de feu. Ensuite la police, et moi qu'est-ce que je ferais? Je ne pouvais tout de même pas mettre la faute sur Eddy, même pour de la légitime défense ... Et puis il y aurait mes empreintes sur l'arme.

Et je me doutais également que si je songeais à ce genre de chose Benny y avait bien auparavant songé. Qu'il savait que je ne tirerait pas maintenant.

-Qu'est-ce que tu veux dire bordel ... Demandais-je d'une voix stressée.

J'étais stressé, vraiment nerveux. Il y avait deux armes de sorties maintenant. Jamais je n'avais voulu confronter mes enfants à ce genre de chose.

Mamannnnnn!!!

D'un coup vif je rengeais immédiatement mon arme dans ma poche. C'était stupide. Mais je ne voulais pas qu'ils se posent de question. Elle ne verrait probablement pas l'arme de Benny.

Yahnnn ne veut pas me laisser jouerr ... Dit Lillie en larme.

Je la fixait nerveusement. Relevant ensuite mon regard vers Benny. Je ne savais pas comment me débarasser du Caid sans perturber mes enfants, sans leurs faire de mal ...

J'étais de plus en plus stressée et énervée à l'idée que les choses allaient rapidement dégénérées. C'était effrayant, surtout avec les enfants qui jouaient à côté.

Lorsque Benny dit que Carl avait quelque chose qu'il voulait, mon coeur se serra. Carl ne possédait pas beaucoup de choses en ce moment, il n'avait plus que nous. Je ne comprenais pas pourquoi Benny voulait les enfants, et peut-être même moi, mais il m'était évidemment que c'était ce qu'il voulait.

Les armes étaient sortis des deux côtés, Benny avait déposé la sienne sur la table alors que Carl la pointait sur l'ancien caïd. Mon niveau de stress monta en flèche lorsque Lillie débarqua dans la cuisine en pleurant. Quelques secondes plus tard, c'était Yahn qui arrivait.

-C'est même pas vrai, elle dit ça juste pour faire son intéressante!

Il se dirigea ensuite vers Carl et tira sur son pantalon.

-Viens jouer avec moi!, lui ordonna-t-il. Veux voir si t'es meilleur que tonton Benny!

Je soupira et prit Lillie dans mes bras en me mordant la lèvre. J'avança vers Carl et attrapa Yahn par la main.

-C'est l'heure d'aller dormir maintenant. Tu joueras avec lui demain.

Il vint pour dire quelque chose, pour rouspéter, mais n'en fis rien. Il savait qu'il ne devait pas discuter avec moi. En quelques secondes, il récupéra son sourire, lança un «Bonne nuit» sonore avant de courir vers sa chambre. Je regarda Carl, un peu incertaine avant de sortir de la pièce, Lillie toujours dans les bras qui regardait Carl sans ne rien dire.

~_~_~_~
BEnny

-Voyons Carl, c'est pourtant évident. C'est ça que je veux...

J'avais baissé les yeux, fixant mes enfants avec qui j'adorerais déja prendre part à leur vie, je serais aller jouer avec joie aux jeux videos avec Yahn. J'aurais serré Lillie dans mes bras durant des heures ...

Mais j'étais soulagé que Eddy décide d'aller les couchers. J'attendis qu'elle sorte de la pièce et je tournais les yeux vers le Caîd. J'avais à peu près compris ce qu'il avait voulu dire, mais je n'avais pas voulu comprendre, maintenant je ne pouvais plus faire semblant.

Je ne pouvais pas tuer Benny, je le savais, mais je savais également que je ne pourrais pas vivre en sachant que quelqu'un était avec ma famille. Encore moins Benny.

-Non, je ne peux pas te laisser faire ça. Dis-je d'une voix basse. N'importe quoi, mais pas ça.

Je n'avais pas parlé d'un ton suppliant, non je n'était pas encore rendu à ce stade là, mais probablement que je n'en n'étais pas loin. Qu'est-ce que j'allais faire. Benny était venu m'enlever la chose la plus précieuse que j'avais ...

Je secoua la tête d'un air presque désolé pour Carl. Je voyais bien qu'ils formeraient tous une belle petite famille et, si je n'avais été aussi égoïste, je serais parti. Mais non, j'avais une idée en tête et je comptais bien la respecter.

-Parce que tu as autre chose à me proposer peut-être?

Je souris à nouveau en sortant cette fois un silencieux de ma poche. Je repris mon arme et entreprit de mettre le silencieux, sans laisser Carl des yeux.

-Tu te souviens de notre petite conversation sur la famille que nous avons eu en prison? Comme je n'ai pas fondé cette famille, elle ne m'affaibliera pas, au contraire. Grâce à elle, je vais paraître un homme plus puissant. Et tu ne seras pas là pour le voir, quel dommage.

Je leva lentement mon arme vers lui, visant sa tête.

-Au revoir Carl!

Je le regardais sortir son silencieux, immobile. Bon sang ... Bon sang! Je devais trouver un moyen de me sortir de cette situation. Mais bordel! Qu'est-ce que je pouvais bien faire?? Je me consollais sur le fait que Eddy n'était pas là, à l'instant, qu'elle ne me verrait pas me faire faire exploser la tête.

Je secouais doucement la tête. Non! Je ne voulais pas crever! Pas aussi stupidement, aussi facilement. Je n'avais pas passé tout ce temps en prison pour en sortir et me faire tuer ainsi! Je regardais nerveusement autour de moi, relevant ensuite les yeux vers le Caïd. Dieu qu'il devait s'amuser à me voir ainsi. Mais il savait que je ne pouvais rien faire ...

- Hey Eddy!!! T'aurait pas un peu de Sucree?? Du Café pas de sucre, c'est pas bon ... Et j'ai disons le ... une petite rencontre ce soir qui je l'espère bien va rester jusqu'au petit matin héhé h ...

Je tournais la tête vers l'homme qui venait d'entrer dans la pièce. Il ne devait pas totalement comprendre la situation. Mais peut-être que sa ralentirait les ardeurs de Benny ...

- Hého ! Ya surement d'autres moyens de règler vos comptes les mecs ... Une partie de Poker, une game de pool, vous connaissez pas?

Il s'approchait de moi. Bordel, il est sucidaire le mec. Je doutais que Benny ne se retienne de le tuer en fait. Je profitais de l'agitation pour sortir mon arme et la pointer également sur la tête de Benny.

-Écoute, je sais ce que va m'apporter ce coup. Mais je vais prendre le risque. Je foutrais le camps ensuite. Mais je ne vais pas te laisser gacher ma vie et celle d'eddy!

J'attendais. Il n'allait pas tirer, il savait que le moindre mouvement sur sa gachette me ferait tirer également. Benny ne prendrait pas le risque de mourir, et j'étais bon tireur, il devait le savoir avec le temps.

- Merde les gars ... Je vais devoir appeller la police ...

[C'est Bob au fait ... XD]

J’allais appuyer sur la gâchette lorsqu’un homme non identifié débarqua dans la cuisine. D’où il sortait, je n’en savais rien et je ne voulais pas le savoir. Rapidement, mon arme se dirigea vers le nouveau venu. J’allais l’abattre lorsque Carl sortit également son arme. Si je tirais sur l’autre homme, Carl m’abattrait, si je tirais sur Carl, Carl m’abattrait également. Je n’avais pas plusieurs solutions.

-Merde les gars ... Je vais devoir appeller la police ...

-La ferme toi! Je vais rien te laisser faire du tout!

Je secoua la tête. La situation dégénérait. Il commençait à y avoir beaucoup trop de gens impliqué, gens que je devrais éliminer lorsque tout ceci serait terminé. J’allais apporter beaucoup trop d’attention sur ma nouvelle petite famille, ce que je ne voulais pas.

-Vingt-quatre heures Carl. Je te donne vingt-quatre heures. Fais-en ce que tu veux, mais dans vingt-quatre heures, tu viens me rejoindre à la gare. On réglera nos comptes là-bas. Et si tu ne viens pas, je me vengerais...

Sans baisser mon arme, je me dirigea vers la sortie de la cuisine, direction la porte d'entrée. Je fis un petit sourire à Eddy lorsque je la vis redescendre les escaliers, avant de sortir à l'extérieur.

-Moi, si j'étais vous, j'irais pas à ce rendez-vous.

Je gardais mon arme pointé sur Benny, beaucoup plus confiant lorsque j'avais une arme dans les mains. Même si je savais que Sacramento pouvait trouver une manière de s'en sortir plus intelligente que moi je le pouvais.

24 heure, il me donnait 24 heure. Lorsqu'il sortit de la maison je ne savais pas comment réagir. Le soulagement, qu'il n'ai rien fait à Eddy, à mes enfants, et à moi également? J'étais même soulagé de devoir le rencontrer ailleur. Qu'est-ce qu'il allait préparer? Il savait que je viendrais armer et il me faisais venir dans un endroit silencieux ...

-Moi, si j'étais vous, j'irais pas à ce rendez-vous.

Je sortis de mes pensées et je tournais la tête vers l'homme qui était entré. Je ne me cachais pas que j'étais toujours en vie grace à lui, même si ça me déplaisais.

-Je n'ai pas le choix. Sinon il s'en prendra à Eddy, aux enfants ... Je marquais une pause et je dis: Et à vous surement aussi. Vous l'avez gêné. Dis-je d'une voix sèche.

Je me laissais tomber sur une chaise de la table. J'étais fatigué déja en arrivant ici. Cet homme me donnerait surement comme solution d'appeller la police, comment lui expliquer que je ne pouvais pas? Et comment faire pour qu'il ne décide pas de me dénoncer moi-même?

Je relevais la tête vers Eddy, je dis d'une voix basse:

-J'aurais dû attendre, être plus discret ... Jamias je n'aurais cru que Benny voudrait ce vanger, et pourtant j'aurais dû le prévoir ... Dis-je en me passant la main dans la figure.[/i]

Je m'approcha de Carl et glissa ma main dans ses cheveux.

-Arrête, tu n'y es pour rien. Tu sais bien que Benny se fout des autres. Ne t'en fais pas. Tu es ici, c'est l'important.

Je le regarda dans les yeux et souris, avant de me tourner vers Bob qui venait de parler.

-Tu veux que j'appelles la police Eddy?

Je souris à mon voisin en secouant doucement la tête.

-Non merci Bob, les choses vont bien maintenant. Ne t'inquiète pas.

Je me dirigea vers mon armoire et sortit un pot de sucre que je tendis à Bob.

-Rentre chez toi maintenant. Et n'oublie de verrouiller ta porte.

Il sembla hésiter un moment et je dus le pousser jusqu'à la sortie. Avant de partir, il me dit que je n'avais qu'à faire flashé les lumières et qu'il appelerait la police. Je le remercia, mais l'assura que je n'aurais pas besoin de ses services.

Je resta un moment à la porte, après l'avoir verrouillé, et retourna lentement vers la cuisine. Je m'adossa au cadre de la porte en regardant Carl.

J'attendis qu'elle fasse partir l'homme. Songeant à beaucoup de choses. Lorsqu'elle revint vers moi je dis d'un air découragé.

-J'irais le rencontrer à la gare, et je vais devoir le tuer.

Je soupirais et je dis:

-Et ... Si je ne reviens pas. Je veux que tu appelles la police.

Je me passais à nouveau les mains dans la figure. Je ne pouvais donc pas mener une existance tranquille? Dans le plus beau des mondes je m'étais attendu à un retour chaleureux, pas à être accueillit par mon ancien associé.

Je me relevais lentement et je vins la rejoindre. Je la serrait contre moi, fortement.

-Je suis désolé ... Je t'aime tellement ... Je vous aimes tellements ...

Ensuite je la lachait et sans prévenir je donnais un fort coup de poing dans le mur. L'abimant un peu par la même occasion, mais j'en avais besoin, ça m'avais fait du bien.

-Et ça me fait chier! Bordel! Grognais-je furieusement.

J'apprécia que Carl se lève et vienne vers moi pour me serrer dans ses bras. Cela faisait tellement longtemps que je souhaitais que cela se produise. Je ne voulais pas que ce moment s'arrête. Je resta cependant un peu surprise lorsqu'il s'éloigna de moi. Sans avertir, il donna un solide coup de poing dans le mur. Je sursauta et recula de quelques pas, un peu effrayée. Parfois, j'oubliais presqu'il était un dangereux tueur, emprisonné à vie dans une des pires prisons à sécurité maximale du monde.

-Ne fait pas ça, les enfants dorment, me contentais-je de dire en regardant dans les escaliers, presque persuadée que Lillie ou Yahn allait apparaître en haut des marches.

Je fus soulagée de voir que les deux semblaient dormir déjà profondément

-Je n'aime pas l'idée que tu doives encore tuer, mais je comprends que c'est nécessaire à notre... bonheur à tous.

J'osa m'approcher de lui et je me colla contre lui, avant de passer mes bras autour de sa taille.

-Tu n'as pas de raison d'être de mauvaise humeur. Pas ici, pas dans cette maison. S'il te plaît.

Je la laissait faire. Respirant toujours furieusement mais me calmant peu à peu. Je restais silencieux un long moment, avant de finalement dire, avec un rire quelque peut nerveux:

-Tu aurais dû être là pour me calmer en prison ...

Je relevais lentement la tête et je l'embrassais doucement. Ça faisait tellement longtemps, c'était tellement bon de l'embrasser elle. Je le fis durer un certain moment, jusqu'à ce que je sois bien détendu. Ce qui c'était passé ce soir m'avais beaucoup stressé, ce qui allait ce passer dans 24 heure ne m'effrayais pas, puisque ça ne me concernais que moi.

-Je suis désolé que tu ais eu à subir tout ça ... Ne me dit pas que ce n'est pas ma faute, ce l'ai ... Je .... J'aurais dû ... enfin, j'aurais dû faire bien des choses ...

Je fis un mince sourire et je dis:

-Je ne croyais pas que tu m'attendrais tout ce temps ... Et moi, je ne t'apporte pas que des bonnes nouvelles, ont dirait ...

Je répondis à son baiser, surprise de réaliser que je n'avais pas du tout oublier comme il embrassait bien. Lorsqu'il se mit à parler, je plissa un peu les yeux.

-Tu croyais quoi? Que j'allais sauter sur le premier homme venu? J'ai eu assez de mal à t'avoir, je n'allais pas de lâcher comme ça! Et tu es là non? C'est l'important, c'est une bonne nouvelle pour moi, et pour les enfants aussi. Il n'y a que quelques détails à régler et on pourra être une vraie petite famille.

Je glissa à nouveau ma main dans ses cheveux et sourit avant de rire doucement.

-Qui a coupé tes cheveux, ils ne sont pas égaux.

Ma main descendit jusqu'à sa joue, que je caressa un moment. C'était tellement loin la dernière fois que je l'avais vu. J'avais eu peur d'oublier son visage, ses traits, ses yeux. Je les avais un peu oublié, je le réalisais. Je voulais maintenant graver son visage en entier dans ma tête, pour ne plus jamais l'oublier.

-La journée à été longue, et éprouvante. Nous devrions aller dormir, dis-je à voix basse avant de m'éloigner un peu de lui.

Oui, quelques petits détails. Un seul petit détail. Je devrais trouver un moyen demain de le régler, ce serait simple ou vraiment difficile. Mais il serait réglé d'une façon ou d'une autre.

Je fis un mince sourire lorsqu'elle me demanda qui avait coupé mes cheveux. En prison soit l'on se le faisait soit-même soit l'ont se les faisaient raser, et sincèrement, jamais je n'avais eu envi de me faire raser la tête ... Et puis, je ne faisais pas confiance aux gardiens avec un rasoir. Clairval m'avait bien déja coupé les cheveux mais elle y mettait un peu trop de fantaisie à mon gout ...

-Tu me les couperas maintenant ... Dis-je d'une voix basse en cherchant de nouveau sa bouche.

Je la regardait ensuite également. C'était étrange de la voir, d'être près d'elle. J'avais touojurs la même image et c'était celle de la photo qu'elle m'avait donné. Tellement de choses avaient changé, mes enfants ne se ressemblaient plus du tout. Eddy était ... Encore plus belle. Et moi, je devais avoir une gueule à faire peur.

-Oui ... Je veux dormir ...

Je dormirais avec elle. Je ne dormais pas depuis des jours. Je dormais mal depuis des années. Elle n'aura probablement jamais vu quelqu'un dormir dur que moi.

-Et je veux que tu me parles de toi ... Et des enfants. Dis-je avec un mince sourire.

Je voulais savoir tout ce que j'avais manqué, le moindre détail de leur vie. Je voulais les connaîtres, car j'ignorais tout d'eux.