Retour à la maison[Terminé]

Quelques heures plus tard nous avions quitté l'hopital. Nous ne nous parlions pas beaucoup, en fait moi j'étais plutot concentré sur la route, mais tout ça pour dire que nous étions dans une sorte de bulle ...

Nous passions à la maison des parents d'Eddy chercher les enfants. J'arrêtais la voiture et je dis à Eddy:

-...Restes dans la voiture daccord ... Disons que je préfère que ut te repose ...

J'avais parlé d'un ton assez catégorique, je ne voulais pas qu'elle fasse d'efforts, qu'elle marche le moins possible. Elle était tout de même tombée dans le coma, et ça, malgré la mort de notre enfant, ça m'avait vraiment effrayé.

Je sortis et j'entrais dans la maison d'Eddy pour aller chercher les enfants. La mère D'Eddy vint me voir et dit:

-je ne leurs ai rien dit ...

j'aquiessais doucement, ils s'en rendraient rapidement compte puisque nous n'avions pas d'enfants avec nous ... Ils vinrent rapidement à ma rencontre et Yahn me demanda d'un air joyeux:

-C'est un grançon ou une fille?

Je me mordis la levre et je dis d'une voix sourde :

-...Une fille ...

Ils me jetèrent un drole de regard, je ne dis rien et nous repartirent dans la voiture. Je fis démarrer et aucun mot ne se dit avant quelques instants:

Lillie demanda:

-..Maman? Qu'est-ce qui se passe?

Moi je fixais la route sans rien dire ...

[b]

Je fixais intensément le paysage au dehors de la voiture dès que j'y fus assise. Je n'avais pas envie de parler avec Carl. Pas maintenant. Tout ceci était trop frais dans mon esprit. Je me consolais un peu du fait que je n'avais pas vu ma petite fille. Carl l'avait vu, je le savais. La perte de cet enfant devait être un peu pire pour lui. Surtout qu'il l'avait tellement désiré, même plus que moi parfois.

-..Maman? Qu'est-ce qui se passe?

La voix de ma fille me ramena sur terre. Je n'avais même pas réalisé qu'ils étaient déjà dans la voiture.

Je me tourna lentement et les regarda tout les deux. J'osa faire un petit sourire réconfortant, ne voulant pas trop les troubler.

-Le bébé était trop faible et petit pour survivre. Il est né beaucoup trop tôt.

Lillie et Yahn me regardèrent un instant, ne comprenant visiblement pas, ou ne voulant pas comprendre.

-Mais la chambre du bébé est déjà prête, me dit innocemment Lillie.

Je lui fis un petit sourire et lui caressa la joue.

-Ce n'est pas grave, murmurais-je avant de me réinstaller correctement dans mon siège, refixant le paysage sans ne rien ajouter.

Je ne savais pas pourquoi je me sentais ainsi. J'étais mal. Je m'en voulais ennormément. Eddy m'en voulait, c'était evident. J'avais une enorme boule dans l'estomac qui ne voudrais certainement pas partir avant un bon moment. Et j'avais envi de me défouller, et je ne pouvais evidement pas.

Lorsque nous arrivèrent à la maison, je sortis les choses d'Eddy et des enfants et j'allais les porter dans la maison. Je sortis ensuite et je dis d'un air un peu perdu:

-...Je vais aller me promener ... un peu, seul ... Prendre l'air dis-je d'un ton neutre.

J'avais besoin d'être seul. Durant plusieurs années je n'avais pas demandé une seule fois que l'ont me fiche un peu là paix, mais maintenant j'en avais plus que besoin, même si je savais qu'Eddy avait peut-être besoin de moi, je serais certainement plus apte à l'aider lorsque je me serais calmé.

Je sortis de l'entré de la maison et je partis dans la rue. Fixant durement le sol. Je trouverais bien un endroit ou frapper ... un arbre quelque chose, simplement pour me défouller et certainement me blesser un peu plus le poignet mais ça je m'en fichais, la douleur aussi me calmais un peu.

Je trouvais un parc, il n'y avait personne. Je me rendis dans un coin sombre et je commençais à me deffouler sur un arbre, hurlant de rage, et n'arrêtant que lorsque mes deux poings furent bien en sang. Je me laissais ensuite blisser sur le tronc, me passant une main dans la figure. Laissant ainsi des traces de sang sur mon front et sur mes cheveux. Je fixais le sol. Me retenant de pleurer.

Si je n'avais pas été arrêté ... Si je ne m'étais pas débatu ... Si ... Si ... Il y avait beaucoup de choses qui pouvaient être en relation avec la perte de ce bébé ...

Je regarda mon père partir et hésita. Je ne l'avais jamais vu comme cela. Je ne pouvais pas le laisser seul. Ma mère et Lillie allèrent au salon. Ma mère tentait de consoler ma soeur. C'est fou comme elle semblait bien prendre la perte de son enfant. Ce ne devait qu'être une facade, évidemment, mais c'était déconcertant. Je monta à l'étage, prétextant l'envie d'aller m'étendre et je sortis par ma fenêtre.

Je partis à la recherche de mon père et le trouva au parc, en train de détruire un arbre beaucoup plus fort que lui. Je m'approcha de lui lorsqu'il semblait se calmer.

-Papa?, murmurais-je.

Il semblait... complètement anéanti. Je me sentais mal. Je n'avais pas souhaité la venue de cet enfant malgré ce que j'avais prétendu. Je n'aimais pas la façon dont mon père caressait le ventre de ma mère, la façon dont il lui parlait. J'avais peur de perdre ma place, qu'il ne m'aime plus autant à cause de ce bébé. Mais là, ce bébé n'était pas là et je me sentais triste.

Je m'agenouilla devant lui et le regarder dans les yeux. Je devais être fort. Je devais montrer à mon père que j'étais fort.

-Ça va?

Je gardais les yeux fixé sur le sol. J'avais l'impresion que si je les bougeais trop, que si je les levaient je me mettrais à pleurer, et même tout seul je ne voulais pas le faire, alors encore moins devant mon fils. J'avalais difficilement. Et je dis d'une voix sourde:

-...Tout seul ... j'avais dis.

Je n'avais pas vraiment mis d'émotion. Je ne savais pas si j'étais reconnaissant que Yahn soit venu me voir. Mais je n'allais pas rester là indéfiniment de toute façon.

-...Comment va ta mère ... Demandais-je finalement.

Je ne m'étais pas occupé d'elle en sortant de la voiture. Je me sentais un peu mal maintenant. Mais j'étais incapable de lui parler comme il faut ...

Je gardais toujours les yeux sur le sol et je dis à Yahn, comme si je me sentais forcé de le faire:

-...Je suis désolé ... Que vous n'ayez pas pu avoir de petite soeur ...

J'avallais difficilement une nouvelle fois, je n'étais pas habitué à me soucier des autres. alors parfois je ne le faisais pas du tout ... Et d'autres fois j'étais plus maladroit, comme maintenant.

Je me rembrunit un peu en entendant mon père me réprimander. Je ne pouvais pas le laisser seul. Je ne voulais pas le laisser seul. Après tout, c'était mon père. Je sentais qu'il avait besoin de réconfort même s'il ne le disait pas.

-Je... Je crois qu'elle va bien... Elle semble bien aller... Mais je crois que ce n'est que pour nous rassurer...

Je m'approcha de lui et prit place à côté de lui, contre l'arbre.

-Pourquoi es-tu désolé? Ce n'est pas de ta faute. Le Seigneur a seulement jugé bon de la rappeler auprès d'elle rapidement. Ce n'est qu'une épreuve qu'il nous envoie.

Je parlais rarement de cette façon avec mon père, je le savais pas très croyant, contrairement à ma mère. Sans aller à l'Église toutes les semaines, j'aimais croire en une force divine qui veillait sur nous.

-Tu n'as pas à t'en faire... Elle va être heureuse là haut..., murmurais-je les larmes aux yeux.

Bon sang! Jamais je n'aurais cru être capable de pleurer pour quelqu'un que je ne connaissais même pas, que je n'avais jamais eu la chance de connaître.

Je relevais la tête vers Yahn, et en le voyant pleurer je sentis les larmes me monter aux yeux. Je passais ma main derrière lui et je le serrais un peu contre moi. Je fixais maintenant droit devant moi. Je ne répondis rien à sa remarque avec le seigneur. Je n'avais rien à dire là-dessus. J'étais moins croyant qu'Eddy et sa famille. Mais j'étais tout de même chrétien.

-Oui ... Elle va être heureuse ... Dis-je tout bas.

Je restais silencieux quelques instants, avant de finalement dire:

-...Retournons à la maison ...

Je me levais lentement et je dis:

-Je vais aller me netoyer les mains avant de retourner à la maison.

Je ne voulais pas inquieter Eddy pour pas grand chose. Et avoir les mains pleines de sang comme ça ce n'était pas très rassurant. Je me rendis jusqu'à une petite fontaine du parc et je me lavais les mains. Ensuite je repartis vers la maison en compagnie de Yahn.

-... Nous voulions tout les deux cet enfant ... Et de le perdre ainsi ... C'est difficile pour nous ... Dis-je finalement.

Je ne voulais pas l'inquieter, et déja que vois son pere tabasser sauvagement un arbre n'était pas des moins inquietant...

Je hocha la tête et me leva en même temps que mon père. Je le suivit jusqu'à la fontaine et m'inquiét un peu de l'état de ses mains. Il ne semblait pas s'être manqué, mais je ne dis rien.

-... Nous voulions tout les deux cet enfant ... Et de le perdre ainsi ... C'est difficile pour nous ...

Je baissa la tête tout en marcher.

-Je comprend, dis-je simplement. Mais rien ne vous empêche d'en faire un autre!

Je releva la tête, fier de mon idée. Je ne comprenais pas toujours tout les problèmes des adultes, mais je trouvais que j'apportais une bonne idée. Je me doutais bien qu'il ne ferait pas cela tout de suite, ils devaient être triste en ce moment. Mais les copains à l'école disait que les gens qui ont des relations sexuelles sont plus heureux. Je n'allais tout de même pas dire cela à mon père! La tête qu'il ferait...

Je fis un mince sourire à son idée ... J'en voulais bien un autre, mais en repensant à ce qui c'était passé dans l'hopital, comment Eddy m'avait repoussé. Je sentais que ce ne serait pas aussi simple ...

-...Enfin oui peut-être ... Mais ce n'est pas aussi facile ...

Je me passais la main dans les cheveux, Eddy ne voudrait peut-être même pas que je couche avec elle. Nous aurions quelques problemes ces derniers jours ...

Nous arrivames finalement devant la maison. Je me stoppais quelques instant puis je pris une grande inspiration pour finalement entrer dans la maison.
Je vins vers Eddy et je dis:

-...Ça va?

J'avais parlé d'un ton inquiet. Cette petite sortie et défouloir sur cet arbre m'avais fait beaucoup de bien ... J'avais toujours été quelqu'un de plutot colérique, et il y avait longtemps que je ne m'étais pas défoulé avec mes poings ...

Lillie était montée à sa chambre défaire ses sacs. Je crois que je l'avais rassuré et correctement consolé. Elle avait vraiment voulu avoir un petit frère ou une petite soeur. Je ne m'attendais pas à ce que cela la secoue autant.

La porte d'entrée s'ouvrit et Carl et Yahn entrèrent. Yahn vint me donner un baiser sur la joue et monta à l'étage.

-...Ça va?

Je hocha la tête et fit un petit sourire.

-Oui, je vais bien, murmurais-je.

Je tendis la main à Carl pour qu'il vienne s'asseoir près de moi. Je savais que lui et moi allions devoir parler de tout cela. Quand? Je n'en savais rien. C'était encore beaucoup trop frais dans nos vies en ce moment.

-Le contact des enfants me rend heureuse et me calme. Toi? Ça va?

Je baissa les yeux à ce moment et vit les égratinures sur ses mains.

-Carl?! Mais... Qu'est-ce qu'il s'est passé?, m'inquiétais-je.

Je vins m'installer près d'elle. Je restais silencieux cherchant bien les mots pour dire ce que je ressentais et je dis:

-Vous me rendez heureux ... Dis-je finalement.

Evidement, j'avais terriblement voulu cet enfant. assister à un acouchement, pouvoir la prendre dans mes bras alors qu'elle ne venait que de naitre ... J'avais toujours voulu faire ça. Mais bon. Je le vivrais une autre fois ... Enfin si Eddy désirait toujours des enfants après tout cela.

Lorsqu'elle baissa les yeux sur mes mains je vins pour les éloignez mais elle les avaient bien vu. Je dis:

-... Rien ... Enfin ...

Je ne savais pas quoi lui dire, que je venais de me défoullé contre un arbre? C'était un peu stupide ...

-...Disons que je vais un peu mieux maintenant.

Je lui fis un mince sourire, une autre chose que j'étais incapable de lui dire. Je l'adminrais vraiment à cet instant. Elle était capable de se montrer forte devant les enfants et moi je m'étais enfui pour me retrouver seul ...

Je lui pris délicatement les mains et je dis:

-...Tout iras mieux ...

Je fis une pause et je dis:

-Je ne retournerais plus en prison ... C'est terminé maintenant.

J'aquiessais doucement. L'idée de ne plus me faire traquer. De ne plus avoir peur de m'afficher en public, c'était une grande délivrance ...

Je le laissa prendre ma main. C'était réconfortant dans un sens, ce contact avec lui.

-Pourquoi me dis-tu cela maintenant? Je sais bien que tu ne retourneras pas en prison.

Il semblait vraiment croire que les semaines qu'il avait passé en prison y était pour quelque chose dans la naissance prématurée de notre enfant. Évidemment, cela m'avait bouleversé, mais quand même pas à ce point. J'avais confiance qu'il sortirait rapidement. Ce n'était qu'entièrement ma faute si tout c'était déroulé de cette façon.

-Mais... oui... Tu vas bien se passer maintenant que l'on nous sommes tous réunis ici.

Je me blottis contre lui et ferma les yeux. Je me sentais bien dans ses bras.

-Y'a une façon de tout oublier?, murmurais-je.

J'aurais voulu la réconforter, lui donner toutes sortes de façon d'oublier. Mais je n'en connaissais aucunes ...

-Si il y en a ... Je ne les connais pas ... Dis-je d'une voix basse.

Je restais longuement collé contre elle. Je cherchais un moyen de l'aider. De la réconforter. Mais je n'étais pas tellement bon là-dedans.

-Si tu veux ... demain j'irais passer la journée à quelque part avec les enfants ... Question que tu te repose ...

Je ne savais pas si cette idée lui plairais. Moi je n'avais absolument aucune envie de la laisser seule et de partir "m'amuser" avec les enfants ... mais si elle voulait, je le ferais.

-Je ne veux pas rester seule, dis-je à mi-voix, gardant toujours les yeux fermés.

Je savais que si je restais seule, je ne résisterais pas à l'envie d'aller dans la chambre que nous avions préparé pour le bébé, que je m'installerais sur le chaise bercante que nous avions mis et que je me mettrais à pleurer. Je ne voulais pas que cela arrive, même si cela me semblait inévitable.

-Je préfère vous avoir tous avec moi... Même si nous ne faisons rien d'intéressant, seulement rester entre nous.

Je releva les yeux vers lui et le regarda intensément.

-D'accord?

Je la fixais également dans les yeux et je dis, totalement daccord avec elle:

-...Oui ...

Je la collais un peu plus contre moi et je dis:

-C'est une bien meilleure idée ...

Je l'embrassais doucement dans le cou et je fermais également les yeux. Les prochains jours seraient difficile. Mais au moin, nous nous étions parlé...

(ont peut terminer le rp là si tu veux ...)