Un après-midi d'été tranquille [terminé]

Je sortis de la maison avec un petit plateau dans les mains. J'alla le poser sur la table de patio et tendit un verre de whisky-glace à Carl.

Nous étions l'été, il faisait presque 30 degrés à l'ombre. C'était une belle journée. J'étais contente de pouvoir passer un peu de temps avec Carl et les enfants, qu'en famille. Cela avait pris un peu de temps, mais Carl semblait s'être fait à cette vie de famille, à se laisser aller un peu avec nous. Il était même un peu moins dur avec le voisin, un exploit en soit.

Je tourna la tête vers Lillie lorsqu'elle se mit à crier. Elle se précipita vers nous et alla se cacher derrière la chaise de Carl. Yahn tourna alors le tuyau d'arrosage vers Lillie et réalisa au dernier instant qu'il était dans la trajectoire de son père. Carl se fit donc arroser. J'éclata de rire, incapable de me retenir.

Lillie sortit de derrière la chaise et regarda Yahn d'un air vainqueur. Comme ils grandissaient vite. Ils allaient bientôt avoir 13 ans, ils étaient presque des adolescents.

J'alla m'installer à la table et sirota mon jus d'orange, une main sur mon ventre. Qui aurait cru que je retomberais enceinte aussi tard. Je n'étais qu'à la mi-trentaine, je pouvais évidemment tomber enceinte, mais je n'y avais plus cru. Carl et moi avions tenté tellement longtemps d'avoir un autre enfant sans grand succès. Plus que quatre mois et nous aurions la chance de voir ce nouveau membre de la famille. J'avais refusé de savoir le sexe de l'enfant, au grand dam de Carl. Je savais qu'il était content de voir mon ventre grossir et de savoir qu'il allait pouvoir assister à l'accouchement.

Yahn vint s'asseoir à la table, le plus loin possible de Carl.

-Pourquoi on a pas de piscine?, demanda-t-il.

-Oui, pourquoi? Tout le monde en a une!, renchérit Lillie.

Je pris le verre que que Eddy me tendis et j'en pris une petite gorgée. Il faisait très chaud aujourd'hui.
Je regardais les enfants s'amuser. Enfin le terme enfant ne s'appliquait plus vraiment, ils préféraient plutot "adolescents" ... Je souris un peu à cette pensée.

Lorsque Lillie vint se cacher derrière ma chaise, je laissais échapper un "non" un peu brutal. Je vins pour me lever mais c'était trop tard. Je me retrouvais rapidement trempé des pieds jusqu'à la tête par mon fils.

Je le foudroyait du regard mais je ne fis rien. Je voulais qu'il lache le tuyaux.

Si bien que lorsqu'il abandonna l'activité et qu'il vint s'asseoir à la table je me levais et je me dirigeais lentement vers le tuyaux d'arosage.

-Pourquoi on a pas de piscine?,

Je fis un mince sourire et je vins me placer directement devant Yahn. Je dis en faisant partir l'eau directement sur lui:

-Tu n'as pas assez d'eau maintenant? Tu es certain que tu veux une piscine?

Lorsqu'il fut assez mouillé je l'envoyait ensuite sur Lilie, qui visiblement ne s'attendait pas à ça, je lui dit en arrêtant ensuite le jet d'eau:

-C'est parce que tu t'es lachement cachée derrière moi.

Je fis un sourire satisfait et je retournais m'asseoir avec mon verre près d'Eddy ... Restant toujours assez proche de son ventre. J'aimais le toucher. Écouter, j'étais réellement ravi d'avoir un autre enfant et d'être là durant son enfance ...

Je leva les yeux au ciel. Je me demandais parfois lequel d'entre eux était le plus enfant.

Lillie grommela quelque chose à propos de ses cheveux qui allait se mettre à friser à cause de l'eau ou un truc du genre.

-Lillie, tes cheveux n'ont jamais frisés!

Elle me regarda un moment et dit que je ne comprenais rien. Je retins un soupire et tourna mon regard vers Carl. Elle sauta un peu trop rapidement dans l'adolescence celle-là.

Je pris la main de Carl dans la mienne et la posa sur mon ventre. Le bébé bougeait et je savais qu'il aimait le sentir.

Yahn ôta son chandail pour se faire sécher et alla s'installer à côté de Carl.

-Si j'achète une piscine, je peux la mettre sur le terrain?

Je le regarda, un peu sceptique.

-Et tu vas le prendre où cet argent?

-Ça ne te regarde pas ça, dit-il un peu trop brusquement à mon goût.

Je souris en posant ma main sur le ventre D'Eddy, j'adorais ça, c'était certainement la chose que j'aimais le plus au monde, et c'était drole de ce dire ça en songeant au fait que j'étais en ancien tueur.

-Ça ne te regarde pas ça

-Hey ho ... Moi ça me regarde! Dis-je d'un ton également brusque.

Si je détestais une chose c'était les cachoteries. Et le fait qu'il puisse se payer une piscine en était une bonne

Je bougeais un peu la main et je dis d'un air impatient:

-Aller crache le morceau.

Je le fixais d'un air sévère. Je n'étais pas en colère mais je détestais ce petit ton arogant qu'il employait parfois pour nous parler.

Yahn baissa un peu la tête. Il n'aimait pas se faire parler sur ce ton.

-Bob a dit que je pourrais aller faire des aménagements paysagers avec lui et qu'il allait me payer.

Je soupira un peu. Il m'avait fait peur. J'avais cru un instant qu'il trempait dans des histoires louches de drogues ou quelque chose du genre.

-Écoute, on peut peut-être s'arranger pour la piscine, pour que tu n'ais pas à la payer totalement tout seul.

Bon, évidemment, si je disais cela, c'était presque évident qu'il n'aurait pas à débourser un sou, mais je ne le laissa pas paraître. Si Bob avait promis de l'emmener avec lui, cela ne pourrait que faire du bien à Yahn.

Yahn releva la tête et me regarda un instant, incertain. Il se leva et vint passer ses bras autour de mon cou.

-Je m'excuse, murmura-t-il.

-Allez, c'est pas bien grave! Bon, va jouer avec ton père. Allez vous lancez des balles. Bougez un peu, il fait beau!, dis-je en regardant Lillie qui ôta son chandail et son short avant d'aller s'étendre en bikini sur la chaise longue.

Dire qu'à son âge, je n'aurais jamais osé porter autre chose qu'un costume de bain une pièce, et encore!

Je fis un mince sourire. Et je dis:

-Ont verra pour la piscine ...

J'ajoutais rapidement:

-Ne traine pas trop avec Bob ... stp ... Tu vas finir par être pareil comme lui ...

Je soupirais. Dieu que cet homme me tombais sur les nerfs. Je me levais et je donnais un petit coup sur l'épaule de Yahn, il aimait bien se battre avec moi, et en plus c'était qu'il était fort.

-Aller vient te battre ... Dis-je d'un air un peu arrogant.

Evidement je ne montrais pas que j'étais beaucoup plus fort que ça ... Mais Yahn ne tennait pas du boulanger tout de même ...

Je le poussais une nouvelle fois, pour le provoquer.

Yahn grogna un peu.

-P'pa.. Arrête... J'ai pas envie...

Mais il ne se fit pas prier longtemps et sauta sur Carl, l'attrapant à la taille pour essayer de le faire tomber au sol tout en riant.

-Aaah! Non! Ne vous blessez pas!, criais-je, bien consciente qu'ils ne m'entendraient pas.

Lillie ouvrit les yeux et jeta un regard vers son père et son frère, complètement désintéressé. Au moins, Carl n'essayait pas de se battre avec elle. Son regard fut attiré par un drôle de reflet près de la remise.

-Maman?

Je tourna les yeux vers elle et suivit son regard. Je vis un petit mouvement et me leva de ma chaise.

-Carl?

Je riais également, empechant mon fils de me pousser à terre. Je pris quelques instants avant de me rendre compte du ton convainquant d'Eddy. Je repousse un peu Yahn et je lui fais signe d'arrêter. Je leve les yeux vers la remise et je fronce les sourcils. Je dis d'une voix seche:

-Retournez dans la maison.

Mais ils n'eurent pas le temps, rapidement un homme fut sur le terrain, Policier, haut gradé apparament. Je m'avançais vers lui et il me dit:

Carl Hyde? ... Oui apparement. Vous êtes en état d'arestation. Je crois que vous savez pour quel chefs, epargnez moi de les enumérers.

Arrogant en plus. Il me fixait avec un sourire ... Que je détestais immédiatement. Je n'eu pas le temps de dire un mot, qu'une dizaine de policier entrait sur mon terrain, se dirigeant vers moi, mais également vers le reste de ma famille.

Je fixais le chef de police et je dis d'une voix agressive:

-Vous ne leurs touchez pas à eux!

Mais personne ne m'écouta, rapidement des policiers mirent la main sur Yahn, sur lillie et sur Eddy.
Un policier tenta de m'empecher d'aller à leurs rencontre. Je lui mis un coup de poing sur la figure qui le fit immédiatement tomber dans les pommes. J'avais peut-être vu un peu trop rouge en fait, mais je ne supportais pas cette situation.

Rapidement plusieurs hommes se placèrent autour de moi, mais ils avaient touché la corde sensible. Ma famille. Je me mis à frapper les policiers ignorant le fait que je frappais peut-être un peu fort.

Lillie cria de peur lorsque deux policiers la forcèrent à se lever puis à se coucher sur le sol.

-Ne lui touchez pas!, dis-je en me dirigeant vers eux.

Mais un autre policier m'agrippant fermement et me repoussa un peu trop brutalement vers la table de patio. La table me rentra dans le ventre et je gémis légèrement. Le policier sembla se rendre alors compte que j'étais enceinte. C'est à ce moment qu'il reçu un coup de poing de Yahn qui l'envoya au sol. Il se précipita ensuite dans la masse de policier autour de Carl, donnant des coups de pieds et de poings à tout le monde.

-PAPA!

Je me dirigea vers Lillie et m'assoya à côté d'elle. Elle vint se blottir dans mes bras en tremblant de peur tandis que j'envoyais des regards meurtriers aux policiers qui nous tenaient en joue.

Je continuais à frapper. Je ne voyais plus grand choses, les policiers qui restaient s'en prennait pratiquement tous à moi. Lorsque je vis Yahn me rejoindre.

-Imbécile!! Dis-je en le poussant brutalement, l'envoyant par terre.

Je le fis sortir de la masse de policier, mais cet équart d'attention de ma part me fit perdre le fil, et puis, il y avait longtemps que je ne m'étais pas battu.

Je reçu un bon coup de poing dans la figure, qui me fit perdre un peu l'équillibre. Mais ensuite je reçu une balle dans l'épaule qui me fit tomber par terre.

Tout ce passa rapidement par la suite. Les policiers vinrent m'imobliser.

Le chef de la police vint vers Eddy et lui dit d'un air toujours méprisant:

-Vous abritez un tueur, vous le saviez? Car si c'est le cas vous pouvez être arrêter pour compliciter.

Il la fixait d'un regard froid, sans émotion, visiblement fier d'avoir fait une bonne prise.

Yahn resta au sol, immobilisé par un policier. Il commençait à comprendre la situation. Enfin, à comprendre que c'était des policiers qui les "attaquaient", mais il ne comprenait pas pourquoi. Il lança un regard vers sa mère et Lillie.

Je sentis Lillie se raidir dans mes bras lorsque le chef de la police m'adressa la parole. Ce n'est probablement pas des paroles qu'elle aurait penser entendre un jour.

-Personne n'a jamais tué qui que se soit dans cette maison!, dis-je d'un ton convaincant tout en dévisageant le chef. C'est mon mari que vous êtes en train d'arrêter et non un tueur!

Il rit un peu et dit:

-Oui ... Et bien vous irez témoigner pour lui Madame.

Il lui fit un sourire et ce retourna vers les policiers. J'avais les menottes dans le dos et je saignais assez de l'épaule. J'étais plutot assomé, et je ne pouvais plus bouger. Le policier vint vers moi, et me toucha avec son pied. Il dit d'un air amusé.

-Il ne peut plus bouger? ... Non ... laissez donc sa famille venir le voir, il faut être gentlemen dans la vie ...

Il s'avança un peu plus loin en riant, les autres policiers le regardaient étrangement mais ne semblaient pas vouloir désobéir ...

Je levais un peu la tête vers Eddy, faiblement. J'attendais qu'elle vienne me voir ...

Je grogna à ses paroles et aida Lillie à se rhabiller. Les policiers finirent pas laisser Yahn et l'apportèrent près de moi. Les deux me regardaient avec des yeux interrogateurs.

-Restez ici, ensemble, leur dis-je avant de me lever.

Je lança un regard sévère à Yahn qui voulait répliquer quelque chose. Il se ressaisit, comprenant que ce n'était pas le moment et s'asseya à côté de sa soeur. Je me dirigea lentement vers Carl et m'agenouilla à côté de lui.

-Carl?, murmurais-je en me penchant vers lui. Qu'est-ce qu'on fait?

Je tournais ma tête vers elle ... Je ne me sentais pas particulièrement bien, disons que j'avais la tête qui me tournais affreusement. Je réussis à dire d'une voix basse:

-Tu surveilles ... L'état du bébé. Dis-je d'une voix sérieuse.

Ce qui venait de ce passer était vraiment stressant, et ce policier qui l'avait poussé contre la table, si elle perdait le bébé c'était vraiment le bout.

Je restais silencieux et je dis:

-...Je suis désolé ...

Je ne savais pas pourquoi je m'excusais en fait ... Peut-être parce que je savais que je ne sortirais pas de prison une nouvelle fois, et que je ne pourrais même pas être là pour la naissance du bébé ... encore ...

Je fis un petit sourire et posa ma main contre la joue de Carl.

-Ça va aller, ne t'inquiète pas. Tu seras là pour voir cet enfant naître, dis-je très sérieusement, comprenant ce qui le préoccupait.

Je me pencha et l'embrassa.

-Je vais appeler ta soeur... Et même Clairval. Ensemble, elles vont bien réussir à convaincre quelqu'un que tu n'es pas dangereux.

Les années avaient passés et j'avais appris à apprécier Hortense Clairval. Et comme elle était également avocate, ça ne pouvait jouer qu'en notre faveur. Surtout qu'elle avait un passé similaire à celui de Carl.

-Qu'est-ce que je dis aux enfants?, demandais-je, soucieuse.

Je lança un regard au chef de police. Il semblait s'impatienter. Je n'avais plus beaucoup de temps avant qu'il nous sépare.

J'avalais difficilement. Disons que je ne voyais pas vraiment comment elles pourraient me faire sortir mais je n'allais tout de même pas inquieter Eddy.

Quoi dire aux enfants? ...Qu'est-ce que nous pouvions bien leurs dire, il était evident que tout ceci ne ressemblait pas à une erreur policière ...

-Je ne sais pas ... Dit leur ce qu'il veulent savoir ... si c'est trop personnel, dit que tu ne sais pas ...

Enfin au pire ils viendraient me poser leur question en prison ...

Je hocha légèrement la tête et vint pour rajouter autre chose, lorsque le chef de la police débarqua et releva brusquement Carl du sol.

-C'est bon! C'est assez maintenant! On t'embarque au poste! Tu vas retourner en prison!

Je me releva également, lentement, la main sur mon ventre. Il était un peu douloureux. J'espérais que le bébé n'avait réellement rien. Je lança un dernier regard à Carl et me dirigea vers les enfants. Je les força à entrer à l'intérieur de la maison et les suivit.

Je ne me débattais plus. J,en avais deja assez fait devant Yahn et Lillie ... Je savais que Yahn prendrait toute cette histoire assez mal ... Peut-être personnel. Il voudrait comprendre ... Et Lillie ... Je devais avouer que j'en savais rien. Elle était assez imprévisible dans son genre ...

Le chef de la policie m'apporta dans une voiture. Il ne prit pas beaucoup de temps pour m'apporter dans un poste de police. Ils étaient assez bien organisé par ici, l'endroit ressemblait plutot à une prison. Il y avait des prisonniers et tout, mais ce n'était evidement pas comme Sadismus ...

Il me donna des vêtements et me plaça dans une cellule, sans rien me dire. Je grognais quelque chose, et je passais la nuit, je ne dormis pas vraiment. Beaucoup trop préocupé par la suite. J'étais l'une des rares personnes à m'être échappé de Sadismus ... Où allaient t'ils me mettre maintenant? Et Eddy ... Je ne pourrais même pas la voir acoucher... Je secouais la tête d'un air découragé ... Je croisais les bras fixant le plafond.

j'étais couché sur mon lit lorsqu'un policier vint me chercher dans ma cellule. Il me dit que quelqu'un était venu pour me voir. Je fronçais les sourcils, déja si tôt? Je ne posais pas de question et je suivis le policier jusqu'à une salle de visite. Au moins, ici, je ne craignais pas que quelqu'un s'en prenne à ma famille. C'était une petite prison calme et malgré que je détestais être enfermé si je devais choisr entre ici et quelques années à Sadismus mon choix était rapidement fait.

Lorsque j'entrais dans la pièce et que je vis Yahn, je restais surpris. Je ne m'attendais pas à le voir ... Je regardais un peu autour de moi et je m'avançais vers lui.

-Tu es seul? Demandais-je d'un air un peu surpris.

Le policier ce plaça devant moi et dit:

-Je vous laisse les menottes, mais je sors ... Ne cause pas d'ennuis ...

Il avait parlé sechement mais il semblait savoir que c'était mon fils. Mais dans les documents j'étais tout de même un homme dangereux ... J'aquiessais doucement pour le remerçier et il sortit de la piece. Je vins m'installer sur la chaise devant Yahn et je dis:

-Ta mère sait que tu es ici??

Je fronçais les sourcils ... Il semblait étrange. Enfin, ce devait être normal, il n'avait jamais eut d'ennuis avec la police, et ceux qui étaient venu me chercher avait été tout de même assez agressif.

-...Sa va?

Je regardais, plutôt, dévisageais mon père sans gêne. Il était trop gentil! Pourquoi il était aussi gentil en ce moment? Il était en prison! C'était un putain de tueur! Je me mordis l'intérieur de la lèvre et pris une grande respiration. Je ne devais pas perdre le contrôle, par maintenant. Je voulais des réponses.

-Non, ça ne va pas, dis-je simplement. Et non, elle ne le sait pas. Je ne vois pas en quoi ça la dérangerait de toute façon, ce n'est pas une petite cachotterie qui doit déranger, hein?

Je me croisa les bras sans baisser mon regard.

-T'as tué combien de gens?, lançais-je brusquement.

Je le fixais, sans répondre. J'aurais voulu croiser les bras mais mes mains étaient attachées. Je fronçais les sourcils et je dis sechement:

-Ne me parle pas sur ce ton !

Je détournais le regard. Je ne savais pas quoi lui répondre ... Disons qu'il n'avait pas à savoir ça ...

-Va t'en Yahn ...

Je gardais les yeux baissé. Je ne savais pas pourquoi je ne le fixais pas. Ce n'étais pas du tout moi de ne pas regarder quelqu'un dans les yeux ... Mais disons que ce n'était pas ce que j'avais voulu en ayant des enfants, qu'un jour mon gamin me demande combien de gens j'avais tué.

Je me leva brusquement et abattit mon poing sur la table.

-NON! JE NE PARTIRAI PAS! Je veux des réponses!

Je le regarda un moment, sentant mes yeux s'embrouillés. Je n'allais pas pleurer. J'étais un homme merde!

-Je veux comprendre! J'en ai assez de pas connaître mon père! D'avoir l'impression de toujours être en face d'un inconnu! Je ne veux pas être obligé d'aller fouiller dans les journaux, attendre que tu ais un procès pour apprendre ce que tu as fait! Je veux l'attendre de ta bouche...

Je respirais fortement et finis par m'asseoir, me calmant lentement. Je me pencha vers la table, étirant les bras devant moi.

-Je veux savoir la vérité... Je t'en pris.... Papa..., murmurais-je.

Je baissais la tête. Fixant mes mains. Dans une autre situation je me serais mis en colère ... J'aurais frappé sur la table comme l'avait fait Yahn ... Mais je ne savais pas quoi lui dire ... Comment lui raconter ce que j'avais fais.

-... Je ... Je ne travaillais pas lorsque tu étais enfant ... J'étais en prison.

Je me levais précipitement. Et je dis, devenant un peu plus agressif, comme si je devais me justifier:

-Mais bon sang ... Tu ne peux pas tout savoir ... C'était mon boulot, ma vie de tuer des gens ... Je ne regrette même pas Yahn! Mais si j'avais sû que votre mère était enceinte je me serais débrouiller pour ne pas me faire arrêter ... Pour partir plus tôt ...

Je me passais les mains dans la figure. Je me retournais ensuite vers lui et je dis également brutalement:

-Dégage!! Va t'en j'ai dit!!

Je le fixais, frustré. Je ne savais pas comment réagir alors c'était la colère qui primais.

Je resta assis, ne bougeant pas. Je n'aimais pas qu'il me parle sur ce ton, comme si je n'avais aucune importance pour lui. Ça me faisait l'effet d'un couteau qu'on m'enfonce dans le ventre.

-Non, je ne partirai pas. Je te l'ai déjà dit, dis-je d'un ton très calme.

Je baissa les yeux une seconde, et les releva rapidement.

-Tu préfères que j'apprenne tout cela par la télé? Ils ne m'épargneront pas les détails eux, et j'aurai probablement une idée faussée de toi.

Je resta silencieux un moment avant de continuer:

-Je veux savoir d'où tu viens, comment tu en es arrivé là. Maman, elle sors d'où dans ton histoire? Elle a tué des gens elle aussi?